Dans la grande tradition socialiste, notre « projet des socialistes » a donc été adopté au milieu de la nuit dernière, vers 1 heure.
Je ne connais pas encore le texte définitif mais je dispose de la mouture sur laquelle le Bureau National a travaillé. J’aurais l’occasion de revenir sur le fond mais, à ce stade, je suis inquiet.
Je suis d’abord attristé par le peu de temps qui sera laissé aux adhérents du PS pour discuter de ce texte. Il devrait parvenir dans les boites aux lettres le 12 ou le 13 juin, il faudra le voter le 22 juin. A peine 8 jours pour un texte d’une trentaine de page qui « trace les perspectives d’action pour le prochain quinquennat et au-delà pour les dix ans à venir »…
J’ai aussi un peu de mémoire et je me rappelle qu’il y a 4 ans, le 26 janvier 2002 pour être précis, le PS avait déjà adopté un tel « projet » sous la responsabilité de Martine Aubry qui l’avait baptisé « La vie ensemble, la vie en mieux ». Son adoption fut massive (93.53 %) mais avec seulement l’engouement mesuré : 48.63 % de participation… Il dura ce que durent les roses puisqu’il fut emporté par la défaite…
Je suis enfin paradoxalement prudent devant l’unanimité affichée des 73 participants au conclave parisien. Si le rassemblement est par principe une bonne chose, j’espère simplement qu’il ne s’explique pas par la multiplication de formules générales. Le pays a besoin de choix. Pour construire l’alternative, il nous faudra être précis.