« Hawk eye » littéralement « Oeil de faucon ». C’est le nouveau système d’arbitrage informatique imaginé par les dirigeants du tennis mondial.
Le principe : cinq caméras, situées sur le toit du stade, filment les échanges à 60 images par seconde et les transmettent illico à un ordinateur. Celui-ci après avoir recalculé les trajectoires à 3 millimètres près, les synthétise sur l’écran. Chaque joueur peut y faire appel à deux reprises au cours d’un set. Il a servi pour la première fois à Miami en mars et sera utilisé à l’US Open en septembre.
Les organisateurs de Roland Garros n’en ont pas voulu même si France Télévision s’en sert dans ses retransmissions. On pourrait y voir une réaction salutaire contre cette obsession contemporaine de vouloir tout savoir, sur tout, tout de suite.
J’ai toujours pensé que cette course à l’urgence, ce culte de la transparence qui incite le citoyen, en société, à rechercher la spontanéité et l’épanchement, et dans la vie politique, l’abolition des secrets, peut vite dégénérer en voyeurisme. Et de fait, souvent les citoyens ont la tentation de délaisser les idéaux et de régler leur pensée et leurs actions sur des images qui prétendent serrer la réalité sociale et physique toujours plus près. J’étais donc près à louer le comportant de la fédération française de tennis pour sa contribution au refus du tout savoir avant de découvrir qu’elle avait simplement estimé que la terre battue suffisait à repérer les impacts des balles !
Tu aurais dû demander à l’ancien arbitre de tennis que je suis : l’analyse de la trace est ce qu’il y a de plus intéressant sur le court…