En rentrant à l’hôtel (que je conseille à Rennes) après la session, j’ai pu regarder sur France 2, la seconde partie du documentaire « les trostkystes » écrit sur un scénario de Claude Askolovitch, journaliste au Nouvel Observateur.
Je n’ai jamais vraiment compris cette légende qui fait du trotskysme une idéologie antitotalitaire. C’est oublier que les camps de concentration lui sont dus, de même que la terreur policière ou la militarisation des syndicats. C’est passer sous silence la répression de Kronstadt, cette révolte qui avait pour mot d’ordre « tout le pouvoir aux ouvriers pas au parti », qu’il écrasa avec l’armée rouge comme l’armée des Versaillais écrasa la Commune. C’est ne pas connaître le règlement de la collectivisation des terres par la méthode du « balai de fer » (extermination des meneurs et déplacement massif des populations).
Pour moi, Trotsky n’est qu’un Staline qui a échoué. Je cherche d’ailleurs autour de quel projet politique ses héritiers articulent leur « radicalisme ». Ils stigmatisent plus qu’ils ne proposent. Etre de gauche est pour eux uniquement une question géographique. Quand un problème se pose, ils ne cherchent aucunement la réponse la plus pertinente dans l’intérêt même de ceux qu’ils prétendent vouloir représenter mais obsessionnellement celle qui est la « plus à gauche » ! C’est un comportement pavlovien dénué de tout raisonnement.
A leurs yeux gouverner, c’est inévitablement trahir et la gauche n’est belle que lorsqu’elle souffre dans l’opposition ! Un lamento où Péguy a remplacé Marx comme prophète puisque la seule antienne consiste à « résister ». Un extrémisme de rejet et non de projet qui préfèrera toujours une grande manifestation à une bonne alternance !
Ce matin Marie-Georges Buffet disait sur France Inter qu’elle appelait tout la gauche à se rassembler autour du candidat de gauche pour le second tour. Comme elle est a seule à le faire, je la félicite. Mais il semble qu’elle ait elle aussi oublié les leçons de 2002: le premier tour n’est jamais gagné. La gauche extrême est sortie renforcée de la campagne référendaire sur le TCE (merci Laurent Fabius) et le danger que la gauche ne soit pas au second tour me semble bien plus grand qu’en 2002. Espérons que les élécteurs auront eux plus de mémoire que leurs dirigeants.
Comme le dit un bon ami à moi : « l’héritage de la social-démocratie, c’est autre chose qu’un coup de piolet »