Peut-on rester indifférent devant l’euphorie unanimiste qui s’est emparée de notre pays depuis hier soir ? En tout cas, les images diffusées aujourd’hui sont frappantes.
Partout les mêmes foules vibrantes passionnées, les mêmes visages grimés comme les signes d’une appartenance tribale, les mêmes drapeaux permettant à chacun d’imiter l’autre et de s’identifier à lui…
Anodines émotions collectives ou expression d’une pathologie sociale ? Je ne sais. Freud déjà notait l’extraordinaire pouvoir mimétique des masses où le sens critique de l’individu isolé est suspendu. En tout cas, le football est devenu la seule religion planétaire.
Alors bien sûr, on peut râler devant ce pouvoir anesthésiant. Mais la complexité du monde, les difficultés quotidiennes expliquent d’abord ce besoin de fête. Evidemment que c’est surfait ! Et on peut se réveiller avec la gueule de bois, parce que la réalité, ce n’est pas la coupe du monde. Mais, en même temps, pourquoi bouder son plaisir pendant une semaine ?
Ben…. Justement, c’est parce que ce n’est pas la réalité que le peuple entre aussi facilement dans ce monde parallèle qui l’isole du quotidien
Je me refuse également à bouder mon plaisir, à brider mon enthousiasme. Parceque ce que ce ne serait pas très juste envers l’équipe de France qui a décidemment du talent dans les pieds. Une France qui gagne, voilà qui réchauffe le coeur tout de même. Même si on préfèrerais que ce soit dans le domaine économique et social. Bien évidemment le gouvernement retire des bénéfices de cet état d’euphorie. Mais c’est l’été, ce sont les vacances, les français sont de toutes façons peu enclins à y regarder de trop près à cette époque de l’année. Si on leur donne une bonne occasion de se réjouir, de faire la fête ensemble, tant mieux !
Le gros changement dans mon comportement est que je ne regarde plus les JT : la moitié est consacrée aux supporters (bof) et l’autre moitié aux vacanciers, dont je ne suis pas !
Opium du peuple, a l’effet éphémère …….
Mais quel beau spectacle !