Blum s’était, en privé, déclaré « très médiocrement satisfait » du résultat et dans le Populaire (quotidien de la SFIO de l’époque) du 28 avril, il avait laissé libre cours à sa prudence et à ses interrogations.
Et de fait contrairement à ce que l’on peut imaginer le 1er tour des élections législatives de ce mois de mai 1936 ne furent pas un raz de marée de la gauche. Ses candidats n’obtenaient que 300 000 voix de plus qu’en 1932 et en leur sein ceux de la SFIO en perdaient 38 000. Difficile d’y lire une lame de fond…
En Bretagne, la situation fut encore plus contrastée. Mon collègue Christian Bougeard, professeur d’histoire contemporaine à l’UBO vient de publier une contribution dans un numéro hors série de la revue de l’Office Universitaire de Recherche Socialiste « Recherche Socialiste », sur le Front Populaire en Bretagne. Vous pouvez la télécharger ici. Vous y lirez que dans le Finistère la gauche ne fut guère plus heureuse.
Alors que ses candidats arrivaient en tête dans six des huit circonscriptions en ballottage, elle n’a obtenu que quatre députés sur onze au total : deux SFIO qui sont des nouveaux venus et deux radicaux-socialistes sortants à Quimper 2 et 3. Au total l’alliance progressiste a perdu 20 000 voix depuis 1932 au 1er tour (essentiellement les radicaux-socialistes, moins 18 537 voix en quatre ans). Les socialistes eux-mêmes ont reculé de 6 493 voix mais ont progressé en pourcentage alors que le PCF en a gagné plus de 5 000. La SFIO a limité la casse en conservant deux députés mais son érosion au profit du PCF est confirmée en particulier dans le sud Finistère.
En fait, le succès électoral national tiendra à la dynamique crée. Les désistements systématiques et la discipline des électeurs ont fait le résultat. La leçon vaut encore pour l’an prochain : la gauche ne gagne que lorsqu’elle est unie.
La gauche ne gagne que lorsqu’elle est unie… Vous avez ô combien raison !
Le Front populaire, outre toutes les frustrations nées de la crise de 1929, est né des directives soviétiques : enfn le PCF a pris pour ennemi le fascisme et non plus la gauche républicaine.
Ce PCF obtint de la SFIO que l’on applique un programme radical afin d’inclure le Parti radical dans le Front populaire… Curieuse situation qui permit à la gauche de s’unir et donc d’oeuvrer en faveur de l’intérêt général qui passe par la défense des plus démunis.
On en est certes loin, aujourd’hui, de ce Front populaire, mais j’ai plaisir en tant que radical de gauche de voir que le PS, le PRG et le MRC partent ensemble dans la bataille contre la réaction lepéniste et sarkozyste.
Espérons que l’union de la gauche ira croissant…
Salutations de Normandie.
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