47 ans que je suis breton et je n’ai jamais vraiment fait de bateau. Pas d’inscription dans une école de voile, peu de copains passionnés par ce sport, rares occasions de regarder ma région de la mer. Et puis, hier, à l’invitation d’Alain Queffelec, traversée de la rade de Brest, du Moulin Blanc à Camaret et retour. Banal ? Non ! Une journée de total dépaysement !
La rade c’est en fait un vaste bassin qui s’ouvre sur la mer d’Iroise par un goulet. Une espèce de petite mer intérieure loin des courants que l’on trouve au large de la pointe du Raz par exemple. Bref, un plan d’eau sécurisant quand on l’envisage pour la première fois d’un espace aussi réduit qu’un voilier…
J’ai ainsi découvert une Bretagne que je ne connaissais pas. Ici les chênes peuvent laisser tomber leurs glands dans l’eau de mer, là des bateaux rouillent dans un port comme s’ils reposaient sur l’herbe. Plus loin des vaches broutent sur les toits des blockhaus bétonnés. Et partout des sentiers côtiers, des belvédères naturels ou aménagés. La rade ce n’est donc ni la Bretagne maritime habituelle, ni la campagne traditionnelle telle que l’on peut la rencontrer dans le centre Finistère. Un subtil mariage de mer et de campagne, de rivières et d’abers, de criques et de bassins. Un vrai moment de plaisir. Merci Alain !