La grande négociation mondiale de l’OMC a échoué hier. Et de la confédération paysanne à la FNSEA en passant par FO, tous acclament la nouvelle. Rien que cette unanimité m’intrigue car, par essence, elle me semble ambiguë.

L’affaire est compliquée mais en substance, il me semble que l’ambition était de faire profiter les nations les plus pauvres de la planète des bienfaits de la libéralisation des échanges et en particulier d’un meilleur accès aux marchés pour leurs productions agricoles. Bel objectif qui s’est donc fracassé sur les intérêts nationaux des deux mastodontes américain et européen.

Comme le dit le directeur de l’OMC,  Pascal Lamy, un socialiste français, « l’OMC n’est bien sûr pas de gauche, mais un outil que la gauche doit s’approprier pour devenir un outil de régulation au service d’une politique de gauche ».

Voilà pourquoi je ne pense pas qu’il faille se réjouir de l’échec. D’abord parce qu’il ouvre la porte à des accords régionaux qui ne seront que l’expression de loi du plus fort et donc pénaliseront les pays pauvres. Ensuite parce que les pays riches, s’ils peuvent aujourd’hui préserver leurs intérêts, auront besoin demain du tribunal de l’OMC pour faire sanctionner des politiques déloyales des grandes puissances de demain.  

Arnaud Montebourg, après avoir lorgné vers Laurent Fabius, vient donc de faire « un pas personnel mais déterminé » en choisissant Ségolène Royal. C’est le premier ralliement d’importance au profit de la favorite des sondages mais je ne suis totalement convaincu que ce soit un réel atout.

D’abord parce que cette alliance ne semble pas basée sur un accord de fond, Ségolène Royal ayant eu l’occasion de dire son hostilité à la VIème République, marque de fabrique d’Arnaud Montebourg. Ensuite parce que les amis de ce dernier semblent, à lire les commentaire sur son site, troublés.

En sus, rien n’est moins fédérateur que l’orateur le plus assassin du PS. Non seulement, il chemine en permanence sur le sentier de la guerre, portant sur le visage les peintures les plus belliqueuses de notre parti, excommuniant plus rapidement que l’ex-cardinal Ratzinger mais il s’est fait une spécialité d’accabler quiconque n’est pas prêt à applaudir ses offensives souvent hasardeuses. A côté de lui, le jeune Chevènement iconoclaste des années 60 fait figure de trublion timide.

Les revendications des praticiens des cliniques privées sont connues depuis longtemps.

Ainsi, la croissance des prix des assurances en responsabilité civile professionnelle pour les obstétriciens qui atteignent aujourd’hui entre 15 000 et 25 000 euros par an pour un salaire moyen net qui serait de 80 000 à 90 000 euros (chiffres publiés par Le Monde) est régulièrement dénoncée. De même, la crise de vocation des chirurgiens, des gynécologues et des anesthésistes est une réalité dont le monde de la santé a pris la mesure.

Pour autant, au moment où le pays connaît une situation climatique difficile, le lancement hier de l’opération « la France sans blocs opératoires » par trois syndicats de professionnels de santé est une initiative inquiétante risquant de créer de fortes tensions dans les hôpitaux publics alors que leurs personnels sont déjà très sollicités. Aussi, ai-je publié au nom du PS un communiqué pour m’en inquiéter.

Naturellement, une fois de plus, le gouvernement est pris de cours par ce dossier n’ayant pris aucune initiative probante de dialogue et de concertation préalable pour désamorcer la crise…

Et au total, bien qu’ils s’en défendent ces grévistes laissent seuls en première ligne les urgentistes des hôpitaux publics, comme en témoigne le chef de service du CHIC Laennec de Quimper, confronté à la fermeture de la Polyclinique Sud où le directeur a cru bon, en sus, de programmer des travaux pendant la période concernée.

Comment ne pas se sentir fier d’être breton face à ce mur de son en mouvement qu’est le Triomphe des sonneurs ? C’est pour moi l’un des grands moments du festival de Cornouaille. Le dimanche en fin d’après midi sur les quais, dans le sens place de la Résistance–Ceili (les connaisseurs apprécieront…), tous les musiciens, issus de l’ensemble des formations jouent à l’unisson.

Car c’est le principe : faire se côtoyer les divers groupes et les diverses catégories en toute spontanéité et dans une grande convivialité. Un cornouaillais dont le bagad évolue en 1ère catégorie sonne à coté d’un capiste ou d’un trégorrois qui, d’habitude, joue en 3ème catégorie, etc…

Cela donne une impression unique : une vague emportée par une musique unique quasi martiale sous les regards de dizaines de milliers de spectateurs massés sur les trottoirs le  long du parcours. Même physiquement c’est impressionnant cette ligne frontale d’une dizaine de sonneurs issus des bagads présents que précèdent les bannières des différents groupes.

Au total, quelques instants de bonheur car la marche va d’un bon train et une émotion particulière dont je ne me lasse pas.