« Je vais retourner à l’entraînement et me préparer pour toutes les autres courses » voila le seul commentaire qu’inspire, sur son blog, à Laure Manaudou son échec hier dans la qualification du 400 m 4 nages aux championnats d’Europe de Budapest.
Le travail comme recette et philosophie. Ne rien lâcher. Jamais. Sous ses airs de séduisante jeune femme, cette naïade est une guerrière. Une arme fatale soigneusement peaufinée dans la relation sadomasochiste qu’elle entretient avec son atypique entraîneur aux cheveux longs et boucles d’oreille sur un look d’homme des cavernes rustre et bourru.
Je ne suis pas passionné de natation mais c’est l’incroyable humilité de cette championne hors norme qui m’épate. Talent, sourire de Vénus (en beaucoup plus musclée, toutefois, que celle de Botticelli), physique et ambition : son explosif cocktail devrait lui obtenir un bail pour les couvertures des magazines, spécialisés ou non en sport. Mais pour elle, la demi-mesure ne compte pas, seule vaut la démesure dans une souffrance consentie qui doit la rendre invulnérable… Dans une société où l’immédiat est une référence, cette abnégation me rend Laure Manaudou sympathique.