Elle était considérée comme l’une des plus grandes soprano de sa génération. Et pour ceux qui ne connaissaient pas la cantatrice Elisabeth Schwarzkopf, il reste heureusement ses disques qui atteignent une perfection presque inhumaine.
En effet, les spécialistes expliquent qu’elle était, contrairement à son amie Maria Callas, une artiste de studio. Non qu’elle ne donna pas de concerts, mais elle trouvait toujours quelque défaut rédhibitoire dans leurs enregistrements : une intonation trop haute, un souffle trop court, un son impropre. Alors elle mettait un soin vétilleux à ce que le travail dans un studio soit parfait. Elle voulait que son art y trouve son aboutissement le plus absolu. Il est vrai que la discipline était son fort : travailler, encore travailler, toujours travailler.
Dès lors, peu importe que l’on soit un mélomane ou pas puisqu’il suffit d’écouter, plaisir potentiel que nous avons tous en nous… Et par exemple de consacrer moins de 20 minutes pour découvrir ce qui pourrait bien être son Everest : l’interprétation des « quatre derniers Lieder » de Richard Strauss dans la version de 1954. Portée par la baguette du chef Otto Ackermann et l’Orchestre Philharmonique de Londres, sa version de ces chants sublimes témoigne d’une générosité, d’une joie communicative.
Les étudiants dont j’ai parfois corrigé les copies en l’écoutant sur « Radio Classique » savent maintenant qui remercier pour quelques (rares) mansuétudes…