Quand des électeurs choisissent leur champion dans la perspective d’un scrutin, il est logique que cela intéresse un socialiste !… Il s’agit, en l’espèce, de la primaire qui vient de se dérouler dans le Connecticut, 48ème plus petit Etat américain.
Un illustre inconnu, quoique milliardaire, vient d’y réussir une entrée fracassante. Il est parvenu à battre le sénateur sortant. Depuis près de 30 ans, on ne recense que 4 cas identiques. D’autant qu’il s’agissait de Joe Liberman, candidat aux côtés d’Al Gore il y a six ans, considéré à Washington comme le démocrate préféré de Bush en raison de son approbation inconditionnelle de la guerre d’Irak.
Quelles leçons ? D’abord que la campagne ne s’est jouée que sur un enjeu : l’Irak. Ensuite que Lieberman sera quand même candidat, le 7 novembre, mais comme « indépendant ». Que seulement 50 % environ des 700 000 électeurs qui s’étaient pourtant inscrits comme démocrates pour participer au vote se sont déplacés. Que le poids des blogs politiques se confirme outre atlantique. Ils avaient pris fait et cause pour Nel Lamont, opposant à la guerre. C’était le cas notamment de Daily Kos, l’un des blogs démocrates les plus lus, pour qui le scrutin était devenu une obsession. Que les républicains sont ravis de ce scrutin, ils sont convaincus que Lamont connaîtra le même sort qu’Howard Dean et s’écroulera durant la « vraie » campagne. Et enfin que tout cela n’arrange pas Hillary Clinton qui soutient aussi la guerre de Bush et qui va devoir, dans une primaire new yorkaise, affronter les urnes le 12 septembre.
Un candidat battu qui ne respecte pas le vote, des adversaires requinqués, une démocratie d’opinion et une campagne monomaniaque. Heureusement que c’est aux Etats-Unis !
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