J’aurais aimé vous conseiller de courir voir Le pirate des Caraïbes tant j’avais apprécié le premier.
Johnny Depp y avait créé un flibustier qui ne ressemblait à aucun autre : une démarche de marin ivre, un look de drag queen avec du khôl sous les yeux et des breloques autour du coup. La famille d’Indiana Jones venait de s’aggrandir avec le capitaine Jack Sparrow !
Malheureusement, ce « Secret du coffre maudit » ne réussit pas à confirmer. Le réalisateur semble avoir pris pour scénario la devise des JO « Citius, Altius, Fortius » (« Plus vite, plus haut, plus fort ! »). Bref, comme dit ma fille, tout est « trop ». L’action est toujours plus trépidante, les cascades réellement époustouflantes, des abordages spectaculaires et répétés, les duels à l’épée épiques, les effets spéciaux omniprésents et seul l’humour est plus absent et l’intrigue romantique ténue. C’est d’autant plus dommage que le tome 3 ayant été tourné en même temps…
Par contre, Miami vice fut une découverte agréable. Le réalisateur parvient à émouvoir, en donnant corps à des personnages complexes et tragiques, dont les repères vacillent.
Comme Al Pacino dans Heat, le personnage joué par Colin Farrell est écartelé entre deux mondes, celui des gangsters et sa propre sphère intime. Les femmes y sont à la fois un refuge qui permet d’oublier la violence et une source d’inquiétude profonde ou de tentation déraisonnable. Fière mais aussi vulnérable, Gong Li incarne cette ambivalence.
Lumières bleutées, survol nocturne de grandes métropoles, violence sèche, ce film est aussi le portrait de Miami. Auscultée presque exclusivement de nuit, elle se dévoile, dangereuse et sensuelle, à travers de longs plans hypnotiques et élégants. Ce fut un régal.