Pour un peu, je serais tenté de reprendre le vocabulaire du Cartel des Gauches sous la IIIème république. Cette période où le gouvernement d’Herriot, à l’automne 1925-1926 menaçait de créer un impôt pour les « 200 familles » qui bloquaient et désorganisaient l’économie française.

A l’époque déjà la droite incarnait le « mur d’argent », et le patronat finançait massivement le «Centre de Propagande des Républicains nationaux » commun à toutes les formations conservatrices aux fins d’abattre le bolchévisme.

Car la prestation de Nicolas Sarkozy devant l’Université du MEDEF est une caricature de la collusion entre l’UMP et les chefs d’entreprises. Qu’on en juge : non seulement, ce n’est pas la présidente qui a conclu les travaux comme c’est la tradition mais le candidat libéral, non seulement il a été longuement applaudi lors de deux (!) standing ovation (une à son arrivée et une après son discours), non seulement il embrasse et tutoie Laurence Parisot avec qui il a usé les bancs de Sciences po à Paris mais, en sus – et surtout - il reprend tous les thèmes du MEDEF.

Il a ainsi remporté un véritable triomphe, attaquant le « modèle social français », ou encore taclant les socialistes à de nombreuses reprises, remettant sans cesse en cause les 35 heures et la réduction du temps de travail « choix historiquement stupide ». Il a même été jusqu’à inviter son auditoire à « fortement participer aux débats » en vue de l’échéance de 2007, propos évidemment immédiatement repris par Laurence Parisot. On a connu Sarkozy plus cauteleux !

Cet article a été publié le Samedi 2 septembre 2006 à 6:47 et est classé dans Clash !. Vous pouvez suivre les réponses reçues par cet article grâce au fil RSS 2.0. Vous pouvez laisser un commentaire, ou faire un trackback depuis votre site.