L’Assemblée nationale siège aujourd’hui en session extraordinaire pour étudier le projet de privatisation de GDF. Le PS s’y oppose radicalement en raison de son caractère néfaste, dangereux et inutile et a ainsi déposé 43 725 amendements. De son côté, le groupe communiste est à l’origine de 93 676 amendements.
Selon Jean Louis Debré, il faudrait siéger « 8 ans et 80 jours » au rythme normal des séances pour venir à bout de cette montagne d’amendements de 13,50 mètres de haut. Aussi a-t-il prévenu qu’il « n’accepterait pas la paralysie » et a stigmatisé « la volonté de la gauche de bloquer les institutions de la Vème République ».
Il s’agit d’un mauvais procès car chacun est ici dans son rôle. La possibilité de l’obstruction est un droit absolu du Parlement. Il est d’ailleurs reconnu comme tel dans toutes les démocraties du monde. Jadis, des députés irlandais, pour bloquer l’adoption des textes concernant leur île lisaient interminablement la Bible à la Chambre des Communes…
L’obstruction est la seule arme dont dispose l’opposition dans un système qui la cantonne à un rôle négatif. Et l’objectif poursuivit est clair : se faire entendre hors de l’enceinte parlementaire, à défaut de pouvoir être entendu à l’intérieur.
On le sait bien, pour que le pays puisse prendre la mesure de la gravité d’une situation, il faut du temps. En outre, il vaut mieux que le débat -même long- ait lieu dans l’hémicycle dont c’est la fonction, plutôt qu’il ne se termine dans la rue et dans des conditions qui ne grandissent pas la politique.
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