Et vint le 11 septembre. L’histoire n’est pas une succession de faits déconnectés les uns des autres. C’est un enchaînement. On ne peut éclairer les attentats contre les Twin Towers à New York et le Pentagone à Washington en faisant abstraction des évolutions de l’islam et du monde occidental.
Ces actes épouvantables sont-ils le dernier sursaut d’un islamisme extrémiste raidi dans ses principes purificateurs contre la modernité ou la révolte de toute une civilisation contre les nations démocratiques incarnées par les Etats-Unis ? Qu’on le veuille ou non, dans les décombres de Manhattan gît une question dérangeante sur le choc des civilisations.
Le triomphe du modèle occidental et de l’individualisme avait fini par nous faire croire au règne de l’instant à la fin de l’histoire, avec ses hauts et ses bas, ses progrès et ses tragédies. Le malheur était réservé aux autres jusqu’à ce qu’il vrille notre camp.
Le 11 septembre constitue donc un rappel brutal de la réalité : l’Histoire ne dépend pas de l’action de chacun ou de forces purement nationales ; elle est le fruit de vastes causes qui donnent, ici et là, des résultats très différents.