Cet après-midi, Hubert Védrine a littéralement captivé l’amphi de Mescoat où se tenait la 5ème réunion de rentrée fédérale du PS. L’essentiel de son propos portait sur la société « globale » dans laquelle nous vivons depuis l’effondrement du mur de Berlin.
Ce nouvel ordre mondial issu de ces turbulences se caractérise par la suprématie dans tous les domaines des Etats-Unis, la seule « hyperpuissance » autour de laquelle s’ordonnent désormais les 192 autres pays. Mais pour cohérent et lisible qu’il soit, il n’en est pas moins caractérisé par une très grande instabilité, due essentiellement à la menace du nivellement des identités par une dérégulation sauvage, à la prolifération des armes nucléaires et surtout aux écarts économiques croissants entre les pays riches et les pays pauvres.
Dans ce contexte, en développant une analyse sans concession et à rebours des formules toutes faites qu’utilise parfois le PS, il a montré comment la France pouvait espérer jouer les cartes qui sont les siennes (identité homogène, rayonnement culturel, puissance économique, savoir-faire technologique, appartenance à l’Union européenne) pour perpétuer son influence sur le plan international et, surtout, pour imprimer sa marque sur la mondialisation en cours.
Un moment stimulant, qui a permis à Hubert Védrine d’expliquer les fondements d’une action d’un futur gouvernement de gauche : une diplomatie avant tout réaliste, efficace et sans dogmatisme aucun.