La fête de l’Huma devait être le rendez-vous de tous ceux qui refusent la « starisation préoccupante » de la vie politique. C’est en tout cas ce que le journal affirmait dans son édition d’hier. Je ne suis pas sûr que l’objectif soit totalement atteint.
Le moins que l’on puisse dire c’est que le bal des prétendants à l’investiture des forces de « gauche antilibérales » bat son plein.
Outre l’altermondialiste José Bové, l’adjointe au maire de Paris Clémentine Autain, les députés PCF Patrick Braouzec et Marie George Buffet, Olivier Besancenot de la Ligue communiste révolutionnaire et Yves Salesse, président de la fondation Copernic, sont sur les rangs. Or ce candidat devrait être théoriquement désigné en novembre par consensus, une fois le programme finalisé à la mi-octobre.
Au soir du 29 mai 2005, ils triomphaient et exultaient. Ils annonçaient qu’un grand mouvement allait entraîner toute l’Europe derrière eux, et qu’en France, ce mouvement allait prendre une ampleur de raz-de-marée. Evidemment, rien de tout cela ne s’est produit.
Attac qui avait encadré le « non » vient de se ridiculiser par des manœuvres de fraude électorale d’appareil, comme autrefois chez les staliniens. Arlette Laguiller s’est éloignée de ses camarades et fera cavalier seul. Jean-Pierre Chevènement regarde plutôt du côté des socialistes. Le PC aimerait investir sa responsable alors que la LCR essaie de le détacher du PS. José Bové, qui ne cessait de proclamer qu’il ne ferait jamais de politique s’offusque aujourd’hui, de ce que tout le monde ne s’efface pas derrière lui. Tout cela s’appelle un fiasco.
Il est tout de même possible qu’en surfant sur le « NON » au TCE, la « vraie gauche », comme elle se plait à se nommer elle-même, mobilise assez d’électeurs, non pas pour être présente au second tour, mais pour barrer la route au PS. Et nous pourrions avoir un nouveau face à face droite / extrême droite. Le PS ne néglige t-il pas un trop ce scénario ? Que fait-on actuellement pour empêcher une alliance des 3B ? DSK a rappelé ce week-end qu’il fallait tendre la main au PC en leur donnant quelques garanties quant à l’action du futur gouvernement. Il faut renforcer le dialogue, de la même façon qu’avec les verts.