Je viens de publier dans Libération d’aujourd’hui, une tribune libre titrée par le journal « Un PS à la sauce américaine ».
Il traduit mes doutes et mes inquiétudes car je ne reconnais plus la formation que j’ai rejoint en 1977, il y a presque trente ans…
Mon diagnostic est-il pessimiste ? Je le souhaite ardemment. Est-ce que j’exagère le trait ? Forcément. Toute démonstration pour susciter l’échange se doit d’être limpide. La situation est-elle désespérée ? Sûrement pas, sinon à quoi servirait-il de militer ?
D’ailleurs, hier soir encore, invité par les socialistes de Lanmeur, j’ai pu mesurer l’appétit des adhérents pour le débat. Encore faudra-t-il qu’il soit maîtrisé car la crainte est patente que nous nous divisions durablement. Seul alors Nicolas Sarkozy en profiterait.
Evidemment le PS français ne peut être exactement identique au parti démocrate américain.
Mais votre analyse est largement factuelle et incontestable.
Elle rejoint tout à fait ce que je vois et pense.
Il est bien connu que dans tous les domaines (y compris intellectuels), la France a tendance à connaitre les évolutions américaines avec 20 à 30 ans de retard. La plupart des évolutions sociales et des débats de société que nous connaissons étaient les principales tendances aux USA il y a 20 ou 30 ans.
Le PS n’échappe pas à cette règle.
J’ajouterai que bien des éléments de l’évolution actuelle s’inscrivent aussi dans la continuité de ce que Mitterrand a fait de ce parti.
J’ajouterai qu’aujourd’hui l’unité affichée du PS tient largement à sa place dans la bipolarisation et à son opposition à la droite et à Nicolas Sarkozy.
Les discours des uns et des autres ne soulèvent l’enthousiasme et le rassemblement de la majorité des militants, que quand ils expriment une opposition frontale à Sarkozy.
C’est le seul moyen aujourd’hui pour un responsable de s’imposer au PS : montrer sa capacité à s’opposer à Sarkozy.
Analyse très intéressante sur le rôle et la place du parti politique dans la vie démocratique…
Ce que vit le Parti socialiste en ce moment est, pour le moins, une expérience nouvelle et originale. Il s’agit d’une expérience attendue : mais tout à la fois espérée que redoutée.
Hormis des petites guerres intestines assorties de brimades entre candidats, la tenue de débats internes loyaux entre les prétendants est-elle à terme dangereuse pour le Parti ? Et par incidence, pour son candidat désigné à la présidentielle de l’an prochain ?
Au contraire, je crois qu’il s’agit d’une belle image de démocratie interne. Les candidats pourront s’exprimer librement. A condition d’un débat loyal. Mais ces débats peuvent être également une occasion de promouvoir le projet socialiste pour 2007, de l’utiliser comme un outil de pédagogie.
Les leçons d’une telle expérience seront à tirer à l’issue de cette campagne interne. A bannir ou promouvoir…
Il y a trente ans votre engagement traduisait sûrement autre chose que l’engagement de certain aujourd’hui. Mais les temps changent. Et la politique aussi. Là où avant on prennait des conseillers politiques, on prend aujourd’hui des conseillers marketing et autres agents de communication. Au XXIè siècle, on ne pratique plus la politique de la même façon qu’en 1977. Dans une société qui se dépersonnalise de plus en plus, où la consommation et l’immédiat reignent en maître, le temps est un luxe. Dans l’individualisme omniprésent chacun essaie de se démarquer, ou de se faire remarquer. Votre blog a donc quel but ?…
Le PS change et le renouveau est à craindre, car comme vous je constate des choses. Mais entre nous de toutes façons, quel homme ou quelle femme politique est aujourd’hui dépourvu(e) d’ambition personnelle, d’égoïsme et de vanité dans un milieu aveuglement corrompu ? Qui aujourd’hui en France poursuivrait son but pour le bien du peuple, et envisagerait le sacrifice pour y arriver ?
Je regrette comme vous cet engagement noble qu’était la politique, ce désir de participation à la vie civique, du progrès et du dévouement pour le Bien. Je garde cependant espoir quant je vois autour de moi quelques jeunes qui ne sont pas pervertis, et pour qui encore l’engagement politique ne se fait pas pour infiltrer un réseau, ni par vanité, mais pour, comme le concevait Platon, participer à la quête d’une amélioration de la Vie. C’est avec eux qu’il faut compter.
Dans le contexte actuel, le déchirement des acteurs qui nous font aspirer à un avenir démocratique, social, en un mot socialiste, je suis profondément déçu de la réaction de Lionel Jospin de par ses commentaires quant à sa position vis àvis de Ségolène Royale, un combat de plus au sein du Parti clairement affiché. Si nous devons revivre Chirac/ Le Pen, il faut continuer!!!!!!!!!! Qu’attende-ils pour montrer l’unité que NOUS représentons et non leur combat personnel???????