Homo erectus

S’il fallait une désolante preuve supplémentaire de l’américanisation accélérée de notre vie politique, ce serait ce livre. Depuis les frasques de la famille Kennedy, de John à John-John en passant par Marylin Monroe et l’affaire de Chappaquiddick chacun sait que le pouvoir est un « aphrodisiaque absolu » selon le bon mot d’Henri Kissinger et que la presse se doit d’en révéler les détails…

C’est l’ambition des auteurs : vendre en utilisant des procédés racoleurs ou autrement dit décrire les amourettes et turpitudes sexuelles supposées des hommes politiques. Et de fait l’ouvrage suscite la curiosité des lecteurs puisqu’il est en tête des ventes, même si la tête compte peu dans ce livre.

Pourtant, l’ensemble est loin d’être si « explosif » que le plan marketing « édito-médiatique » aimerait le faire croire. Est-ce utile de savoir (mais qui ne savait pas ?) que Chirac fut un oiseau de nuit qui disparaissait du champ visuel de Bernadette à peu près tous les soirs sans prévenir, que Sarkozy avait en 2005 quasiment refait sa vie avec une journaliste du Figaro avant que Cécilia ne revienne finalement à la charge, pour réintégrer « définitivement » la place Beauvau ? C’est à peu près aussi intéressant que les tribulations de Johnny Hallyday pour adopter Jade ou la liaison entre PPDA et Claire Chazal.

On l’aura compris, je ne suis pas un adepte de la transparence à tout prix. Si elle devait s’appliquer aux hommes politiques, pourquoi pas à Mr tout le monde, redevable de tous ses faits et gestes intimes devant la société ? Et je ne crois pas que ce serait un régime démocratique.