A mi-chemin entre la fresque historique et le mélo intimiste, entre le voyeurisme people et la richesse d’un bouquin de droit constitutionnel, The Queen est une analyse brillante et ironique du pouvoir britannique que je conseille – notamment – à tous mes étudiants de Licence 1.
L’ensemble du film ressemble à une docu-fiction de la BBC puisque Stéphen Fears s’attaque avec rigueur à la reconstitution d’un des événements les plus marquants émotionnellement de ces dix dernières années, la mort tragique de la Princesse de Galles.
L’actrice qui joue la reine est tellement fantastique qu’on a du mal à croire que ce n’est pas la véritable Elizabeth qui est à l’écran. On découvre ainsi une femme d’un autre temps, une ombre seule et solitaire qui a appris, depuis sa naissance, à être respectueuse de ses devoirs et obligations. Chez les Windsor, la règle exige de garder «a stiff upper lip» (serrer les dents) dans l’adversité et leur devise «Never explain, never complain» (pas d’explication, pas de plainte) sonne plus comme une marque de savoir-vivre que comme une maxime.
Si le ton est avant tout léger, on rit de bon cœur du décalage des coutumes royales (mais jamais en se moquant), la plus grande réussite du film reste encore et largement la description des relations entre la Reine et son Premier Ministre, Tony Blair. Que ce soit la séquence inaugurale d’investiture d’une drôlerie savoureuse en passant par les échanges téléphoniques brefs mais cinglants entre les deux personnages les plus importants du Royaume-Uni sans oublier cette tirade chargée d’émotion où Blair prend la défense de « sa » Reine.
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Je souscris totalement à la critique que tu fais du film Jean-Jacques. Je suis allé le voir le jour de sa sortie, je m’attendais à une description caricaturale du pouvoir de la couronne et des relations Premier Ministre-Reine. Il en a été tout le contraire! Je soulignerai également le rôle excellent du Tony Blair (joué par James Cromwell).
Ce film casse une vision très caricaturale et simpliste que nous avons souvent sur le fonctionnement des pouvoirs au Royaume-Uni.
Je n’ai pas encore été voir ce film mais cela ne devrait pas tarder vu les commentaires que vous en faites… En attendant, je vous conseille d’aller voir » Le vent se lève » : pour une fois, la palme d’or à cannes est méritée !
Bonjour Jean-Jacques,
Je profite de cette rubrique cinéma pour signaler aux heureux finistériens un film sans doute très très intéressant dont l’avant 1ère aura lieu chez vous à Brest au cinéma Liberté le 26 octobre en présence du réalisateur:
http://www.bamako-film.com
« j’ai mis l’oreille sur le sol et j’entendis passer demain » Aimé Césaire
Jean-Louis
Bonjour,
J’avais croisé ton blog avec la critique du disque de Lagerfeld et je vois aujourd’hui une critique de film.
C’est rassurant qu’un 1er fédéral et un élu puisse parler d’autre chose que de politique et si, comme moi, il soutient DSK, je ne peux que me réjouir.
Bravo pour le blog, en souhaitant que les campagnes nous laissent le temps de la diversité.
Christian.
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