Dans les sociétés anciennes, on ne partait jamais en guerre sans consulter mages et devins, chargés de lire les desseins du ciel dans les nuées ou les entrailles des animaux. Nous en sommes toujours là aujourd’hui. Simplement nous le faisons maintenant à coup de sondages.
C’est une vieille habitude française. La première tentative de sondage à grande échelle remonte à Louis XV. En 1745, il avait fait courir le bruit de la levée d’une future milice de deux hommes par paroisse. En lui-même le fait de propager cette rumeur n’était pas un fait remarquable mais ce qui était novateur, c’était sa consigne faite aux intendants de recueillir ce que disaient les habitants…
Evidemment, de nos jours, le système s’est perfectionné et semble scientifique. Imaginez-vous devant une grande soupière, vous voulez savoir si la soupe est suffisamment chaude. Vous n’avez pas besoin d’avaler la moitié du contenu pour vous faire une opinion, une ou deux cuillerées suffisent, à condition que la soupe soit mélangée !
C’est cela la méthode des sondages : interroger un groupe de personnes dont les caractéristiques sont les plus proches possibles de celles de la population étudiée. En l’espèce, pour les primaires du PS, c’est là que le bât blesse.
Prenez le sondage d’IPSOS publié aujourd’hui par Le Point « réalisé auprès d’un échantillon de 503 sympathisants du PS issus d’un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus comprenant 1875 personnes ». Si l’on considère que cela correspond à environ 6 millions d’électeurs pour 180 000 adhérents, les militants représentent 3 %, soit dans cet échantillon seulement 16 personnes qui vont vraiment voter le 16 novembre.
jean-jacques, ne te fâches pas avec la science des statistiques, c’est une branche des maths.
Le problème, quand on annonce un chiffre, on oublie généralement de dire dans quelle fourchette il se situe? Et dans ce domaine l’écart type est au moins aussi important que la valeur estimée. Il est fréquent de faire une erreur égale à la mesure; en plus on examine ceux qui se positionnent tandis que 50% sont sans avis.
Ce n’est pas un sondage plus qu’un autre qui compte, c’est entre autre la tendance dans le temps, l’allure générale.
Il y a un an, jacques Lang était loin devant Ségolène, puis les deux courbes se sont croisées. C’est disponible sur internet.
Et les deux qui ont abandonné la partie, Lang et Jospin, pourquoi? Si les sondages n’y sont pour rien, ils auraient pu continuer!