Dans notre monde occidental, la naissance est considérée comme un événement heureux et entourée de mille attentions. Par contre, la mort dans l’inconscient collectif, c’est le mal rejeté, c’est l’ennemi sournois… Le phénomène de rejet est évident.
Cela ne fut pas toujours le cas. Selon l’époque, les hommes lui accordèrent une place différente. Toute société vit avec un acquis culturel qui lui est propre. Relativement importante dans nombre de sociétés traditionnelles religieuses, dans notre monde, elle a été lentement mais progressivement occultée au point de n’être publiquement évoquée qu’une fois par an au moment de la commémoration des défunts.
Et pourtant ! Au fond de lui, chacun sait bien que le jour même de sa naissance, sa mort l’attend au bout de ce voyage dans l’inconnu que sera sa vie. Peut-être serait-il temps que notre société se décide à comprendre et à accepter qu’elle doit la même considération à l’être qui va mourir qu’à celui qui va naître parce que cet être est le même.
Je crois que de la même façon que nous assurons à celui qui vient à la vie les conditions de son développement, nous devons, à celui qui va quitter cette vie, la préservation de sa dignité et un accompagnement éclairé dans le respect de ses convictions. D’où l’intérêt de la proposition que font les socialistes d’une loi autorisant l’assistance médicale en fin de vie dans des conditions strictes de respect de la volonté du malade et de l’encadrement de l’accompagnement de la personne.
C’est un très beau texte que vous signez là, qui m’émeut car je suis très sensible à la mort ayant été frappé par des décès dans ma jeunesse. Je suis pour le respect à différents moments : la fin de vie, les jours de deuil, le souvenir…
« frappée » bien sûr.
jean-jacques,
tu as le don de dénicher des photos qui s’accordent avec ton propos. le cimetière est parfaitement la voie sans issue de ce corps terrestre, ou, plutôt, c’est le bout du chemin, quand il est usé ou accidenté au gré des péripéties de la vie, et la mort reste une incongruïté pour ceux qui restent. Au delà, ce n’est plus le lieu de la politique, tant il est vrai qu’elle à tant à faire par ailleurs.
gaëlle dit avoir subi des deuils, c’est toujours dur à avaler, celà fait bifurquer bien des existences. Il arrive aux uns ou aux autres d’être passé par là; on n’en sort jamais indemne; et la vie peut se relativiser le cas échéant, et que dire de la politique?
en matière de fin de vie, il y a un très beau livre préfacé par F. Mitterrand de marie de hennezel, « la mort intime ». Quelquefois, cà peut aider.
Je crois, Noël, qu’il y a le premier deuil, la première personne importante qu’on perd et c’est à partir de là qu’on se pose bien des questions sur la Vie. Je crois que suite à ce premier décès complètement inattendu, je suis devenue très sensible et sans doute deux fois plus respectueuse de la Mort. Merci Noël de ta contribution à ce texte.
j’ai l’impression, Gaëlle, que nous avons vécu des choses terribles,effrayantes.
bien à toi