Ils sont trois, tous intéressants dans la vie politique américaine qui ne pense qu’à la présidentielle de 2008. Ils sont tous trois candidats le 7 novembre.
Le nom de ma première est célèbre, elle a amassé un véritable trésor pour sa campagne (35 millions de dollars contre quatre millions pour son rival républicain) et son adversaire est faible.
La sénatrice Hillary Clinton est assurée d’être réélue par des New-Yorkais, elle est créditée d’une avance d’environ 35 points sur l’ancien maire de Yonkers, John Spencer. Dans un éditorial remarqué, le New York Post, un quotidien faisant partie de l’empire conservateur de Rupert Murdoch, a récemment invité ses lecteurs à voter pour elle. C’est un peu comme si Libération appelait à voter Sarkozy…
Elle semble donc en passe de réussir à recentrer son image, point de passage obligé si elle souhaite concourir à la présidentielle. Car Hillary Clinton reste une figure très controversée aux Etats-Unis.
Femme brillante, ambitieuse et engagée, elle est un modèle pour la gauche américaine féministe, sociale et égalitaire. Et pour ces mêmes raisons, elle est un épouvantail pour les conservateurs, qui de plus projettent sur elle leur haine de Bill Clinton et leur ressentiment accumulé lors de l’affaire Monica Lewinsky. Or pour obtenir l’investiture démocrate, elle devra convaincre qu’elle peut être élue. Et pour être élue, il lui faudra rassembler cette part des électeurs centristes qui ont voté Bush en pensant au terrorisme et aux valeurs comme la religion, l’avortement et les homosexuels. Sa campagne actuelle est toute tendue vers cet unique objectif.
Un nom invendable, un élu local besogneux de South Side, le Harlem de Chicago, enfant du Kansas et du Kenya est mon second.
Barack Obama est né à la politique nationale le 27 juillet 2004, quand il fit, un moment, oublier aux 5000 délégués de la convention démocrate de Boston, Jesse Jackson ou Al Sharpton, rhéteurs patentés de la cause afro-américaine. Son discours, ferme et cérébral, trancha avec l’amer populisme ambiant.
Ce mutant du melting pot parlait de l’Amérique, réfutant le monopole républicain sur les fameuses valeurs morales, ramenant la confrontation à la seule division qui compte: le fossé grandissant entre les nantis du rêve américain et les millions d’autres.
Quelques mois plus tard, il fut élu sénateur de l’Illinois, quatrième Noir jamais élu à ce poste depuis la guerre de Sécession, et le seul de sa couleur parmi les 100 membres de l’auguste assemblée.
Depuis, en dépit de ses convictions de gauche, il a su garder les bonnes grâces de la working class blanche chrétienne et patriote sans perdre ses fans des ghettos ni, étrangement, l’estime de ses adversaires. A 45 ans, il n’est pas candidat mais mène campagne car il veut compter dans le jeu de 2008.
Jim Webb est mon dernier. Ancien militaire plusieurs fois décoré durant la guerre de Vietnam, ancien responsable du Pentagone sous la présidence du républicain Ronald Reagan, il est désormais démocrate, il ambitionne de conquérir le siège très convoité par son parti de sénateur de Viriginie.
Le sortant, ancien gouverneur de l’Etat, George Allen, est un populiste qui fait campagne en costume classique et bottes de cow-boy noires. En septembre, tous le voyaient aisément victorieux, et même emporter l’investiture républicaine pour la prochaine présidentielle. Mais son penchant pour les insultes racistes a enrayé la mécanique. «Bienvenue au macaque !» s’est-il exclamé à l’adresse d’un militant démocrate originaire de l’Asie du Sud qui filmait, pour le compte de Webb, l’un de ses meetings. La vidéo, diffusée sur l’Internet, a fait la une des journaux.
Les républicains ont contre-attaqué en mettant en avant des scènes très crues des romans écrits par Webb entre 1978 et 2002 et dont certains sont considérés comme des classiques de la littérature de guerre. L’une d’elles fait notamment allusion à un acte sexuel entre un père et son fils.
Pourtant deux sondages (CNN et Rasmussen) continuent à lui donner de l’avance. Ces mid-terms vont-elles nous montrer que les électeurs américains sont capables de faire la distinction entre la fiction et la réalité ?
Une femme, deux hommes! cela me rappelle quelque chose…
C’est sûr que les femmes( de talent, (mais comment en juger?)), ont le vent en poupe. Je serais heureux qu’hillary soit présidente, ce serait hilarant chez les clinton, son amant de mari en serait tout retourné.
Un autre couple célèbre se prépare aussi. Deux curiosités singulières.
Dans les deux cas, la réalité est celle qui sortira des urnes, en chair et en os.
L’essentiel est que ceux et celles, dont la charge est de conduire nos destins, soient sans peurs et sans reproches, et ne tombent pas du train, comme un certain deschanel.