J’ai participé ce matin au 28ème congrès de l’UDB, qui se tenait au Likès à Quimper. Dans un amphi (où les organisateurs avaient pris soin de masquer d’un voile le crucifix qui dominait la scène…), nos camarades recevaient Romain Pasquier, professeur à l’Institut d’Etudes Politiques de Rennes pour une intervention intitulée « Démocratie et régionalisation… ».
Ce dernier vient de publier une étude intitulée «1986-2004 : dix huit ans de démocratie régionale. Vers une maturité politique des régions françaises ?». Il s’y interroge sur les conditions de l’émergence en France d’une véritable démocratie régionale avant d’envisager quelques pistes pour la naissance d’un parlementarisme régional.
La réflexion était stimulante devant un auditoire (très masculin) convaincu, il est vrai, de la justesse de son propos. Il ne s’est cependant pas interdit quelques remarques iconoclastes n’hésitant pas, par exemple, à indiquer que la question des limites territoriales était la plus mauvaise façon d’aborder le débat régional. Il a ainsi pu souligner que certaines régions en Europe étaient puissantes alors que de petites tailles et que les récents référendums en Corse et aux Antilles montraient que la population n’est pas très sensible aux changements de cet ordre.
Il est aussi revenu sur la genèse de la décentralisation de 1982 pour la comparer avec celle de 2004. Dans un hommage appuyé à Gaston Defferre qui osa bousculer l’ordre établi, il a conclu à la nécessité d’un « portage politique fort ». Un thème que Bernard Poignant qui, au moment de l’apéritif, portait le salut des socialistes Bretons en sa qualité de président de notre union régionale, reprit en proposant une discussion sans tabou sur ces thèmes dans la perspective des législatives de 2007.
Je ne sais pas si les commentaires présentent un quelconque intérêt, j’essaie avec mes modestes moyens d’apporter ma pierre, dans un sens ou dans l’autre, en incise, par rapport au très régulier et savant JJU.
Dans les remarques que je faisais à l’article « fraude fiscale »; je posais comme par hasard deux questions qui reviennent aujourd’hui, d’une manière ou d’une autre dans les articles de Romain Pasquier. Il y a différents sites intéressants à son sujet.
Jusqu’où aller dans la régionalisation ou décentralisation pour suivre l’oeuvre de Defferre? J’ai déjà entendu dans nos rangs que la région aujourd’hui aurait tendance à dépasser ses prérogatives!
Dans le Monde d’hier, L. Fabius, dit: je suis hostile au communautarisme-religieux, ethnique ou régional-(fin). Et les autres, DSK en particulier? Les socialistes sont hostiles au communautarismes (pas de problème). Mais c’est quoi le communautarisme régional? ça commence où? Et l’UDB qui est autonomiste (donc non indépendantiste), est-il communautariste? puis-je vous faire partager mes interrogations sur le sujet.
Belles planches en perspective.
Chers camarades
je suis adhérent de l’UDB.Pour répondre à Noël ,il me semble que tout est question de vocabulaire. Communautarisme n’est pas un gros mot, me semble-t-il. Si ce terme nous ramène à une solidarité entre des personnes qui ont en commun une histoire, une culture, parfois une langue, en tout cas une identité, le vrai débat est de savoir si cette identité est ouverte sur le monde, ou bien si elle participe d’un repli identitaire . Pour répondre au camarade « noël », j’affirme avec force que l’UDB se prononce très clairement pour une Bretagne autonome, dans le cadre de la républiue française, et, sans aucun doute ,ouverte sur le Monde. Alors camarades , osons, osez avec nous la Bretagne pour sauver la République française.
J’ose aussi espérer que le parti socialiste saura un jour reconnaîte la nécessité de la décentralisation, première étape vers une république moderne ? Aucun pays européen n’est aujoud’hui ausssi centralisé que l’état farnçais. Que les jacobins de gauche comprennent enfin qu’une démocratie moderne passe par la dévolution de pouvoir aux régions.
A mon avis, c’est une question de survie pour la république farnçaise ! C’est aussi un vrai problème de démocratie. Comprenons bie qu’une démocratie moderne et véritable doit pouvoir s’exprimer au plus près du citoyen. le niveau pertinent est aujoud’hui la Région.
A galon
Yann Erwann
Nozvat/bonsoir M. Urvoas,
je constate que vous avez été très attentif à l’occasion de votre présence au congrès de l’UDB.
Vous visez d’ailleurs très juste et très adroitement le crucifix masqué, la sur-représentation des hommes (mais un porte parole fénminin) et la question de la taille des régions.
D’autres détails vous ont sans doute interpellés, l’important, c’est que vous soyiez venu nous rencontrer avec B. Poignant, je vous en remercie.
Pour vous rassurer, tous les militants de l’UDB ne sont pas d’affreux laïcards adeptes du laïscisme, nombre d’entre nous (dont je suis) respectent la religion catholique et considèrent que la Bretagne est une terre de tradition catholique et qu’il convient de prendre cette réalité en considération.
Par ailleurs, vous interprétez visiblement les propos de R. Pasquier sur la taille des régions, comme un désaveu de la demande de réunification de la Bretagne, à mon sens, il s’agit au contraire d’un désaveu de l’option « grand ouest » !
Vous avez, me semble-t-il une interprétation très sélective de l’intervention de M. Pasquier. En effet, ce chercheur de haut niveau a plaidé pour un renforcement significatif du poids politique des régions, pour la mise en place d’un parlementarisme régional, pour une réforme de la composition du Sénat, organe réactionnaire au service des départements, pour la hiérarchisation des échelons territoriaux, contre le cumul des mandats et pour une démocratie participative…
Cette analyse est celle de l’UDB.
Au plaisir de vous revoir un jour.
A galon ganeoc’h.
J-J PAGE
membre du bureau politique de l’UDB élu dimanche 12 novembre 2006.