La campagne interne du PS a mobilisé mon attention et je n’ai pas eu l’occasion de m’intéresser aux législatives anticipées qui se dérouleront demain aux Pays Bas. Elles ne verront pas, selon les sacro-saintes enquêtes d’opinion, la victoire des sociaux-démocrates du Parti du Travail (PvdA).
Pourtant, il y a quelques semaines, la lutte s’annonçait serrée et, en dépit des bons résultats économiques obtenus par le gouvernement (le taux de chômage est l’un des plus bas de l’Union européenne et la dette publique devrait, fin 2007, s’élever à 48% du PIB, soit en dessous des 50% autorisés par le Pacte de stabilité et de croissance), le Premier Ministre centriste Jan Peter Balkenende semblait menacé.
Las, le leader travailliste Wouter Bos a multiplié les erreurs. Il a ainsi dans un premier temps entretenu la confusion sur les alliances qu’il pourrait passer si les électeurs le plaçait en tête (« Je considère toutes les options comme possibles »). Puis, le 7 novembre, il a indiqué qu’il se tournerait vers la gauche (un parti d’extrême gauche appelé « SP – parti socialiste ») dans le cas où il aurait à former le gouvernement. Une incertitude préjudiciable dans un pays où durant ces 4 dernières années, pas moins de trois gouvernements se sont succédé et où de nombreux ministres, députés ou leaders politiques ont dû quitter leurs fonctions pour des raisons diverses.
La progression du SP est l’évènement de la campagne. Ancien parti communiste néerlandais marxiste léniniste (maoïste en fait), il est considéré d’abord comme un parti de protestation (son slogan en 1994 était « votez contre, votez SP »). Profitant des faux pas du PvdA, il pourrait remporter une vingtaine de sièges sur les 150 que compte la Chambre des Etats généraux, Chambre basse du Parlement.