Lame Duck
Jeudi 23 novembre 2006 | Publié dans Clash !Je n’ai pas eu l’occasion de revenir sur la victoire des Démocrates aux Etats-Unis. Ce serait une erreur que d’imaginer que parce que Bush est devenu un Lame Duck (Canard boiteux terme désignant aux Etats-Unis les présidents sans majorité au Congrès), il est incapable de gouverner.
Son premier appui est constitutionnel. Le cas de figure d’un pouvoir législatif hostile au pouvoir exécutif ne ressemble en rien à la cohabitation française. Aux USA, la conjonction des majorités (présidentielles et parlementaires) est peu fréquente. Encore plus rare, est la situation qui prévalait depuis 2002, celle d’une cohérence idéologique forte entre la Maison Blanche et le Congrès. Quel que soit le nouveau rapport de forces électoral dans le pays, Bush peut gouverner car il dispose d’un droit de veto très large. Bill Clinton a été un président actif et brillant, malgré un congrès hostile durant son second mandat.
Le second est lié à l’adaptabilité de Bush. Le départ, sitôt la défaite connue, de Donald Rumsfeld est évidemment bon signe. Mais peu de temps après, il a rappelé son opposition à toute idée de calendrier alors que les Démocrates ont fait savoir qu’ils espéraient obtenir de lui un premier plan de retrait des troupes américaines d’Irak. Et les inspirateurs de Bush, comme Robert Kagan préconisent au contraire, l’envoi de 5 000 soldats supplémentaires…
En fait, les élections n’ont pas fait disparaître le coeur du problème Bush : est-il toujours convaincu qu’il est guidé par la main de Dieu ? Si tel est le cas, il faudra encore patienter deux ans.