Parmi mes nombreux défauts, il en est un que je vais assouvir ce week end : je suis bondomaniaque. Je possède les 20 films de la série et il me tarde de découvrir Daniel Craig.
Sean Connery, grand écossais à la brutalité suave, s’appropria le rôle avec un naturel confondant. « Dr No » (1962) imposa une conception moderne du film d’action. L’intrigue était réduite à sa plus simple expression, l’essentiel étant d’enchaîner les séquences spectaculaires : courses poursuites sur mer, terre, neige et dans l’espace, gadgets, méchants aux dents d’acier et tentatrices voluptueuses.
Georges Lazenby, un mannequin d’origine australienne qui n’avait jamais tourné dans le moindre film, campa un Bond sentimental dans « Au service de Sa Majesté » (1969) mais le public ne le suivit pas.
Roger Moore officia dans les années 70 et 80. Cet interprète élégant mais un peu fade, enleva à Bond son magnétisme animal. Il est vrai que même les scénaristes fatiguaient. Quand ils ne recyclaient pas les meilleures idées des films précédents, ils se contentaient de surfer sur les succès du moment, expédiant par exemple Bond dans l’espace en pleine guerre des étoiles entre Reagan et l’URSS (« Moonracker» 1979).
La perestroika manqua d’être fatale au personnage : les deux films interprétés par l’austère Timothy Dalton (« Tuer n’est pas jouer» 1987 et « Permis de tuer» 1989) laissent le public de glace. La saga semble achevée.
En 1995, l’irlandais Pierce Brosnan apporte un visage plus humain à Bond et enthousiasme un public jeune qui découvre le personnage. «Goldeneye» (1995) et «Demain ne meurt jamais» (1997) sont de francs succès même en dépit d’un scénario désastreux où l’invraisemblance était poussée à son comble. Il ne manquait plus à Bond que des super pouvoirs !
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