La Roumanie et la Bulgarie vont faire après demain, leur entrée dans une Union européenne de plus en plus rétive à l’élargissement, malgré l’intégration relativement aisée des dix derniers venus.
Le même jour, la Slovénie, nation très europhile, va devenir le 13ème pays à utiliser la monnaie unique européenne, évènement que ses habitants attendent avec sérénité et enthousiasme.
Et en France, j’ai le sentiment, de campagne électorale en campagne, de référendum en succès populistes, que la construction européenne est devenue un empêchement au bonheur d’être ensemble. L’Europe n’est plus vécue que comme « contrainte » ; l’Europe est entrave, elle brime les « souverainetés », elle empêche le passage des promesses électorales. Le nationalisme qu’on croyait oublié est de retour. D’extrême-gauche et d’extrême-droite, il se mobilise et il se regroupe. Il semble admis qu’à part les « européens de service », chacun ressent l’Europe comme invendable. Ou inavouable. Cette construction visionnaire fait peur et plus rêver.
Je ne partage pas ce pessimisme. Notre peuple mérite mieux. Si nous sommes courageux, l’Europe sera dans le monde l’égale des Etats-Unis, cet équilibre changera le monde, et la France sera à l’origine de ce nouvel équilibre. Mais y a-t-il encore des européens ? Y a-t-il encore dans les peuples et parmi les dirigeants de l’Union des gens qui y croient dur comme fer ? J’espère que Ségolène Royal saura être un porte voix pour lancer « Europe réveille toi !».
En Bretagne l’Europe vous semble sans doute lointaine, ici en Lorraine, elle fait partie de notre quotidien. Belges, Luxembourgeois et Allemands sont nos voisins et nous vivons ensembles.
Nous avons appris à respecter et apprécier nos différences, et une monnaie unique nous facilite vraiment la vie. Avant l’Euro, j’avais trois portes monnaies dans ma voiture pour régler mes achats.
Ce nouveau style de vie dans la Grande Région n’est sans doute pas suffisamment connu de la France de l’intérieur. Les zones frontières sont des espaces innovants dans bien des domaines, nécessité oblige.
L’Allemagne est pour la quatrième année pays numéro un mondial pour l’exportation. C’est la France qui est à la traîne, recroquevillée sur sa vision interne, il serait donc temps pour Ségolène Royal et les autres de dire « France, ouvre les yeux… »
oui l’europe est mal aimée, mais comment pourrait il en être autrement ?
quand l’europe se fait lointaine, incompréhensible, contraignante et au final assez peu démocratique, quand bcp de responsables politiques n’assument pas localement leurs choix européens, et surtout quand les français ont le sentiment de vivre moins bien depuis la construction européenne … ,
l’europe paie surtout pour ce qu’on a promis en son nom et qui ne s’est pas réalisé, elle paie pour les dogmes économiques qu’on lui fait assumer, elle paie pour l’échec des politiques économiques françaises depuis trente ans, elle paie parce que les français lui en veulent de ne pas avoir résorbé son chômage de masse, elle paie pour les efforts que les français ont eu le sentiment de faire pour sa construction, elle paie pour l’absence de volontarisme des responsables européens à réduire le chômage,
elle paie aussi car on a tous oublié tout ce qu’elle nous a apporté depuis 50 ans!
L’Europe est une évidence, en Bretagne comme en Lorraine, elle est notre héritage, historique et culturel, elle est le choix politique et économique de la paix et de la prospérité et elle est la garantie de notre liberté et de notre sécurité.
Malheureusement les politiciens de droite comme de gauche en France en ont fait depuis des années le bouc émissaire de leurs insuffisances et ils portent une lourde responsabilité dans l’échec du référendum sur le traité constitutionnel européen. Ils semblent n’en avoir tiré aucune leçon puisque Nicolas Sarkozy comme Ségolène Royal viennent respectivement de s’en prendre à l’Euro avec une démagogie et une malhonnêteté confondantes de la part de candidats à la présidence de la république française. Il est vrai que ni l’un ni l’autre ne se sont jamais vraiment intéressés à l’Europe.
Alors permettez-moi de douter du rôle de porte voix que vous attendez (?) de la candidate du PS. J’aurais voté pour Dominique Strauss-Kahn, mais au nom de l’Europe, jamais je ne voterai Royal.
Je voterai Bayrou.