Archive pour décembre 2006

Kaamelott

Mercredi 27 décembre 2006 | Publié dans Smack !

kaamelott2livre10.jpgL’humour télévisuel se résume en général à tout ce qui se passe en dessous de la ceinture. Parce que sans doute, ce qui est gros(sier) fait rire.

Et bien avec Kaamelott, nous avons affaire à une troupe de fondus qui émaillent leur propos de termes choisis dans les tréfonds du vrai argot, dans le burlesque traditionnel mais indémodable et dans le décalage de situation. Alors comment ne pas remercier son créateur Alexandre Astier et sa troupe de joyeux drilles de tirer la ficelle du comique vers le haut ?

Dans le style décalé des Monty Python, cette série quotidienne de 4 minutes et demi dépoussière la légende d’Arthur. Dans un univers déjanté, on découvre une galerie de personnages poussés à l’extrême et tous attachants.

Comme les anglais, Alexandre Astier n’a aucune révérence pour ses héros. Guenièvre est une dinde, Lancelot un poltron psychorigide, Merlin un abruti nullissime, Karadoc n’a pas inventé l’eau chaude, Perceval à la bêtise hilarante, Léodagan dont chaque phrase fait mouche et surtout le roi Arthur, invivable à l’humour cynique.

Chrétien de Troyes doit se retourner dans sa tombe mais comme 5 millions de fidèles, pendant ces queslques jours où l’actualité est moins dense, prenez le temps de regarder quelques épisodes sur M6 à 20 h 35 et vous verrez que c’est une sinécure (C’est pas faux !).

Disparition de Robert Fabre

Mardi 26 décembre 2006 | Publié dans Blablabla... | Crédits photo : AFP

afp.jpgRobert Fabre est mort samedi dernier. Son nom ne dit sans doute pas grand-chose à ceux qui n’ont connu que Jacques Chirac comme Président de la République. C’était le  dernier des signataires du programme commun de gouvernement en 1972. Il le parapha au nom du Mouvement des Radicaux de Gauche qu’il présidait.

Son image est, pour moi, associée à son irruption télévisuelle du 14 septembre 1977. Les délégations des partis de gauche étaient réunies au siège du PS au deuxième étage d’un vieil immeuble situé 7 bis place du Palais Bourbon à côté de l’Assemblée Nationale. J’avais 18 ans et je m’intéressais déjà à la politique. La gauche traversait une épreuve : l’actualisation du programme commun en prévision des législatives de 1978.

Au journal de 20 h, nous attendions une déclaration commune des trois chefs de délégation qui devait être lue théoriquement par François Mitterrand, la personnalité invitante. Et à l’heure dit, Georges Marchais monta seul sur l’estrade et se planta devant les caméras. Où était donc Mitterrand ?

Au moment où la Prima Dona des médias d’alors annonçait « j’ai une déclaration à faire », Robert Fabre monta sur le podium et s’imposa. Après avoir tenté du bras de l’empêcher de s’exprimer, le chef du puissant PC, décontenancé, grommela et, tête baissée, quitta l’estrade. Robert Fabre, d’une voix blanche, visage glabre et las, lut alors le communiqué qui signifiait la rupture des négociations.

Le destin avait pris ce jour là le visage du partenaire le plus discret qui venait sans ménagement de claquer la porte de l’Union de la Gauche en refusant les surenchères communistes. L’histoire par la suite continua à s’écrire par l’échec de 1978 puis par le succès de 1981. Il faut toujours faire attention à ses alliés, on ne gagne jamais tout seul.

Bons sentiments ?

Lundi 25 décembre 2006 | Publié dans Clash ! | Crédits photo : Reuters

reuters1.jpgJour de Nöel. Les médias ne parlent que d’une association parisienne « les enfants de Don Guichotte ». Son action me laisse dubitatif.

D’abord parce qu’à mes yeux, le personnage de Don Quichotte est d’une naïveté désarmante dans sa lutte pour un idéal fantôme au cœur d’un univers imaginaire. Ce qui ne m’apparait pas comme un symbole d’efficacité.

Ensuite parce que j’ai beau avoir lu sa charte, je ne saisis pas bien le but poursuivi. S’agit-il de réclamer un logement pour tous ceux qui ne peuvent plus payer un loyer ? S’agit-il de dénoncer le manque d’hébergement pour les naufragés de la rue ? S’agit-il seulement d’interpeller les citoyens et leurs élus ?

Enfin parce que je n’aime pas le terme de « bien logés » utilisé qui semble sonner comme un reproche.

En fait, je ne suis pas convaincu que la solution à ce difficile problème de l’hébergement des sans abris passe par des éclats médiatiques. Je crois plus volontiers à la force de l’action publique comme en témoignent les efforts des gouvernements de gauche contre les exclusions (lois sur le RMI, sur la CMU). Ainsi, dans notre projet, nous nous engageons pour des constructions massives de logements sociaux et de logements privés à loyer abordable, nous proposons la création d’un bouclier logement pour faire en sorte que les familles modestes ne consacrent au maximum que 25% de leur budget mensuel au logement.

Pas aujourd’hui

Dimanche 24 décembre 2006 | Publié dans Clash ! | Crédits photo : Alain Chudeau

caddies.jpgHier, à Gourvily, c’était de la folie, y compris quand je suis passé à 21 h 30 en rentrant de la gare où j’ai récupéré mon fils qui rentrait de Rennes. Et sans nul doute aujourd’hui, les supermarchés seront encore très fréquentés

Par principe, je ne suis pas favorable à l’ouverture des magasins le dimanche. Je sais bien qu’on fait valoir que les salariés sont généralement libres de refuser d’y travailler. Mais ceux qui avancent cet argument font semblant d’oublier que la plupart ont besoin d’améliorer leur pouvoir d’achat et qu’ils ne le font pas forcément de gaieté de cœur.

En sus, je ne vois pas l’impact sur le chômage. Si les ouvertures se multipliaient, on glisserait rapidement vers une généralisation touchant le commerce, puis l’industrie. On ne peut pas imaginer que les grandes surfaces ouvrent pendant que les petits commerçants restent fermés, la concurrence serait fatale à ces derniers. Ce serait la surenchère. Et à terme, toute l’activité économique reprendrait le dimanche. Michel Edouard Leclerc, lui-même, reconnait que « si tout le monde ouvrait le dimanche, il n’y aurait pas une augmentation de chiffre d’affaires suffisante pour couvrir les charges supplémentaires de chaque magasin ».

Et quid des consommateurs ? S’ils se rendent dans les magasins ouverts le dimanche, ce n’est pas par nécessité, ils profitent simplement de l’occasion sans se demander s’ils accepteraient, eux, de travailler ce jour là