Barak is back

L’état de la gauche israélienne est navrante. Longtemps parti dominant, le parti travailliste ne pèse plus que 20 sièges sur les 120 de la Knesset (il en compta jusqu’à 56 en 1969…) et depuis 2001, quatre secrétaires généraux se sont succédé à sa tête, soit un nouveau leader tout les un an et demi ; alors que pendant 23 ans, ils ne furent que deux : Itzhak Rabin et Shimon Pérès !

Zeev Stenhell, professeur de science politique à l’Université hébraïque de Jérusalem a même pu écrire un jour que « comparés aux chefs travaillistes, les socialo-molletistes de la 4ème finissante étaient des géants ». Plus grave, ce parti semble socialement et culturellement en déphasage avec l’Israël d’aujourd’hui. Il est profondément laïque dans un état de plus en plus religieux et il se veut encore socialiste dans un pays transformé par la présence d’un million d’immigrants venus d’URSS où ce terme est mal connoté.

C’est donc un énorme défi que vient de lancer Ehud Barak, en indiquant son intention d’être candidat aux élections primaires du parti travailliste le 28 mai prochain. Battu à plate couture il y a 6 ans par Ariel Sharon, il avait décidé de ne pas se représenter aux législatives, consacrant son temps au conseil de diverses sociétés en Israël et à l’étranger.

Mais aujourd’hui, à l’heure où l’état-major de Tsahal est ébranlé suite à la dernière guerre du Liban, il peut faire figure de sauveur pour les travaillistes. L’ancien premier ministre (1999-2001) jouit toujours, malgré ses erreurs politiques, d’une aura incontestée dans le domaine militaire et sécuritaire notamment parce qu’il fut le chef d’état-major le plus décoré de toute l’histoire d’Israël.