Clohars Carnoët hier matin, Pont l’Abbé hier soir, Quimperlé ce matin, je réponds avec plaisir ce week-end aux invitations des responsables locaux du PS qui organisent des pots de bonne année. Les assemblées sont plus nombreuses que l’an dernier, ce qui est un bon signe.
Sans surprise par contre, je note la réactivité des militants aux « turbulences » selon le mot de Ségolène à TF1 hier soir, de la semaine passée. Ils sont hantés par le cuisant souvenir de 2002 et craignent que les difficultés de calage entre le parti et la candidate entravent la campagne.
Je ne suis personnellement pas inquiet. La politique n’est pas une science et ses lois sont rares. Dans chaque campagne, il y a toujours trois ou quatre moments de cristallisation. Et pour le moment, Ségolène Royal ne quitte pas son registre de référence : celui de l’incarnation et des valeurs, auquel il faut ajouter – c’est par contre un point commun avec Sarkozy – la promesse qu’elle semble incarner de réconcilier le pouvoir et la volonté politique.
En sus, même dans le dernier sondage de CSA où elle enregistre un léger tassement dans les catégories populaires, Ségolène continue à recueillir 54 % des voix des employés, et 53 % des voix des ouvriers. Ce qui, dans la période, me semble l’assurance la plus prometteuse.
J’espère que l’ensemble des 53 % des voix des ouvriers et des 54 % des voix des employés ne lisent pas ce billet car ma voix n’a rien compris À part que Ségolène et Sarko ont un point commun mais lequel ?
Réaction de JJU :
Argghh…. Je fais donc mentir Boileau qui écrivait « ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement » ! De mon point de vue, le point commun entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy réside dans le fait qu’ils veulent convaincre les électeurs qu’arrivés au pouvoir, ils continueront à avoir de la volonté. En résumé, leur ligne me semble être ne pas tout promettre, mais tout tenir.
mais c’est bien le seul point car, pour rester sur la forme, Ségolène respecte le cahier des charges qu’elle s’est fixé elle-même, qui est de parcourir le pays et d’initier une campagne participative avec les Français. CEtte démarche découle d’une conviction : ces dernières années, le pays a eu le sentiment que le lien s’était distendu entre ses dirigeants et lui. Elle mets donc toute son énergie à reconstruire ce lien y compris en présentant la présidentielle comme une charge dont elle va essayer de démontrer qu’elle est à la hauteur. Elle indique qu’elle ne sait pas tout. En un mot, pour les Français, elle semble donc dire : « Je suis vous, vous êtes moi. » C’est ça, la dimension spirituelle de Ségolène Royal. Au contraire, Nicolas Sarkozy semble dire qu’il met ses compétences, son intelligence, son courage au service du pays, relayé par une machine UMP. Il se trouve lui dans une dimension de contenu temporelle.
Durant cette campagne, Ségolène Royal va faire la démonstration de la cohérence entre son image, un projet qu’elle élabore et les moyens de résolution. Elle devra donc passer de l’incarnation et des valeurs à quelques démonstrations sur des leviers de politique gouvernementale. Au contraire, Nicolas Sarkozy devra faire le mouvement inverse : partir de ses qualités et capacités d’homme d’Etat pour indiquer ce qui le dépasse lui, la valeur qu’il porte, sa capacité à représenter le pays dans ses profondeurs. Je doute qu’il y parvienne.
Merci pour cette auto-explication de texte
Si j’ai bien compris la démonstration :
Sarko a la science infuse et Ségolène a de grandes oreilles…
mais pour moi me dire que Ségolène est de gauche et Sarko de droite c’était suffisant car je ne veux pas revivre 2002 et à moins d’une énorme connerie de sa part je voterai pour elle dès le premier tour même si je suis loin de partager ses choix politiques et ceux du ps.
Je regrette que nous n’ayons pas organisé une primaire à gauche comme ont pu le faire avec succès les Italiens.
Vraiment, très curieuse cette idée, qu’il aurait fallu faire une primaire à gauche style italienne. Primo, il y a déjà eu une primaire à gauche entre les tenants du non du TCE; on voit ce que ça donne. Secundo, on aurait fait comment? on aurait voté selon un principe bien connu, et comment on arrête les listes électorales? Le PS pour ce qui le concerne a ouvert au maxi les siennes, c’est un beau tour de force. Proposer une chose comme ça, c’est méconnaître un peu beaucoup l’histoire politique de notre pays et de la gauche en particulier. Parole de vieux.
Par contre, dans un avenir plus ou moins lointain, en fonction peut être des résultats des prochaines échéances, faire un congrès de Tours à l’envers, voilà qui serait une avancée bénéfique.
Et René, si tu es si loin de partager les choix politiques de Ségolène, c’est que les tiens seraient meilleurs! Si tu nous les faisaient partager, ce pourrait être tout bénéfice pour nous, à moins que ce ne soit « top secret »
Je suis un simple citoyen qui ne se présente pas aux élections donc je n’ai pas de programme. Entre ps, verts, mrg, lo, lcr, bové, hulot, etc… je me suis fait une idée et un choix mais ce choix je le mets à la poubelle pour ne pas revivre 2002. Si les socialisme veulent revivre cette expérience c’est désespérant pour tout le monde
Sinon je ne pense pas que le peuple de gauche français soit plus idiot que les italiens pour ne pas pouvoir mettre en oeuvre ce genre de primaires
Bonjour Jean-Jacques,
Je te fais quelques mots, tout d’abord pour te présenter mes meilleurs voeux pour l’année 2007, te souhaitant du succés dans ce que tu entreprends.
Du courage pour la campagne à venir ! Je ne peux pas être là pour t’assister dans les débats mais tu peux compter sur mon soutien à l’issue de ceux-ci !
Trés bonne année encore une fois,
Jacques Poignant