Le Portugal est l’un des rares pays d’Europe interdisant encore l’avortement (avec la Pologne, l’Irlande, Malte, Chypre et la principauté d’Andorre). Il n’y est autorisé qu’en cas de danger pour la vie de la mère, de violences sexuelles ou de malformation congénitale du foetus. Hormis ces cas, les femmes qui avortent risquent jusqu’à trois ans de prison.
Les socialistes qui s’étaient engagés à organiser un nouveau référendum sur le sujet en arrivant au pouvoir, il y a près de deux ans, proposent d’autoriser l’avortement au cours des dix premières semaines de la grossesse. Le vote aura lieu le 11 février et l’issue du scrutin est imprévisible.
Lors d’un précédent référendum, en 1998, le « non » l’avait emporté avec près de 51% des voix, mais le scrutin avait été invalidé, le seuil de participation de 50% des inscrits n’ayant pas été atteint. Les sondages montrent un fort recul des partisans du « oui » : de 53 % en octobre à 38 % fin janvier. Les partisans du « non » étaient 28 %, les indécis 14% et 21% optaient pour l’abstention.
Le Parti socialiste au pouvoir appelle bien sûr à voter pour la dépénalisation. Le Parti social-démocrate, de centre-droit, laisse la liberté de vote à ses adhérent. Par contre, la très influente Eglise catholique et les démocrates-chrétiens mènent campagne contre. L’évêque de Vila Real (400 km au nord de Lisbonne), Mgr Joaquim Goncalves, vient d’ailleurs de déclarer qu’il considérait la dépénalisation de l’IVG comme l’équivalent « du droit de tuer pour résoudre les problèmes sociaux de quelques-uns ».
Non content de vouloir nous faire croire à des histoires à dormir debout, du genre bible et évangiles, le soubassement de ces églises a été pendant plus de 15 siècles qu’ils se trouvent du côté du pouvoir : souffre sur Terre et tu seras un bienheureux au paradis.
L’influence de ces églises n’a cessé de décroître dans les pays dit occidentaux depuis un demi-siècle. Il reste principalement comme vous le notez Portugal, Pologne, l’Irlande mais en dehors de l’Europe, les USA sont sur le sujet de l’avortement en régression.
Si en 1973 un arrêt constitutionnel déclarait « que le droit d’une femme à l’avortement concerne le droit à la vie privée protégé par le 14e amendement », en 1992, « la Cour suprême a reconnu aux États d’apporter des restrictions aux modalités d’avortement ».
Régression chez notre « modèle » libéral. Tout n’est jamais acquis définitivement.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Interruption_volontaire_de_grossesse