Le monde agricole finistérien vient de marquer encore plus fortement son inclinaison conservatrice. 77.42 % des agriculteurs viennent en effet de choisir soit la FDSEA, soit la Coordination rurale contre 63.29 % il y a 6 ans…
L’UDSEA-confédération paysanne connaît donc un sévère échec puisqu’elle perd 11 points. Une telle sanction est d’autant plus lourde que la bénéficiaire est la toute nouvelle coordination rurale dont le positionnement est franchement populiste.
Née sur un « non » à la réforme de la PAC en 1992, son idéologie attrape-tout fustige le poids de Bruxelles dans les grandes orientations agricoles et dénonce les syndicats traditionnels qui à ses yeux, ne maîtrisent plus la situation. En sus, ses dirigeants n’hésitent pas emprunter des accents agrariens et unanimistes comme en témoigne le Serment de l’Agriculteur, sorte de charte diffusée lors de son dernier congrès « Les lois de la nature [sont] source de sagesse et l’origine de notre bon sens paysan, valeurs qui caractérisent nos pays dont nous sommes les racines… ». On me permettra de rester assez rétif à ce type de propos qui font du paysan le pilier et l’essence de la nation.
Quoiqu’il en soit, ces résultats à la chambre d’agriculture confirment ce qu’indiquent avec constance les études d’opinion : le vote rural et plus globalement le vote agricole sont nettement favorables à Nicolas Sarkozy. Et ce n’est pas une bonne nouvelle.
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La Coordination rurale est assez proche de De Villiers n’est-ce pas ?
En tous cas le recul de la Condédération paysane est significatif et les actions condamnées de José Bové n’y seraient pas pour rien. J’entendais dire que pour un paysan, l’arrachage de cultures, OGM ou pas, était symboliquement très fort et que celà avait sûrement joué contre lui, indépendamment du mode d’agriculture qu’il défend.
Lisez ce serment, ça m’interroge pas mal, je ne connaissais pas.
Et d’abord, gérer en bon père de famille? dans une profession gérée par le même ministère; les pêcheurs gèrent-ils les ressources de la mer en bons pères de familles? Si oui, pourquoi des quotas?
En 84?, heureusement que Rocard était là pour mettre un peu d’ordre dans les montagnes de poudre de lait et de beurre qu’on avait accumulés en Europe, et qu’il a crée un système de régulation du lait. Depuis, que je sache, personne ne s’en plaint. Plus près de nous, les CTE abandonnés par la droite sont encore une erreur de « bon père de famille ».
Que dire d’une nourriture saine, et de l’utilisation du progrès avec discernement; les OGM sont-ils un progrès discernable?
Quand tout s’en va à « dreuz », la tentation du repli sur les lignes arrières est inévitable, d’où ce serment de fourches levées, mais les satellites et les ordinateurs veillent heureusement; c’est vrai que ces gens-là de temps à autre passent dans les locaux pour tout balancer par la fenêtre « en bon père de famille ».
M. Urvoas,
Vous ne portez pas dans votre coeur la Coordination Rurale. C’est en tout cas ce qui ressort de cet article.
Je remarque au passage que vous vous êtes largement inspirés des propos tenus par Serge Cordellier dans Transrural initiatives (n°324, 19 décembre 2006) pour donner aux propos de la CR « des accents agrariens et unanimistes ».
Enfin et surtout que vous ne partagiez pas nos idées est une chose que vous accusiez ce syndicat d’être « franchement populiste » en est une autre. Cette accusation ne repose sur aucune explication sérieuse. Je vous incite donc à lire attentivement le communiqué de presse de la Coordination Rurale paru ce jour à ce propos (http://www.coordinationrurale.fr/spip.php?article458).
Je reste à votre disposition pour que nous éclairions ensemble vos propos peu amènes voire diffamants à l’égard de la Coordination Rurale.
Cordialement
Christophe Lefebvre