Ce disque est d’abord une curiosité mais peut, éventuellement, se transformer en un divertissement de salon, un quiz pour beatlesmaniaques ! Ainsi par exemple, l’accord de guitare du début de Get Back d’où vient-il ?
En effet, pour la première fois, donc, les Beatles sont remixés, avec l’accord des deux survivants du groupe, Paul McCartney et Ringo Starr, et des veuves de John Lennon et de George Harrison. Avec l’aide des enregistrements originaux fournis par ces derniers, Sir George Martin, le légendaire producteur des Beatles, et son fils Giles Martin ont effectué un mixage expérimental qui a l’air d’un collage sonore d’une vingtaine de titres.
Le résultat est globalement très intéressant. Les manipulations génétiques sont nombreuses : Le riff de guitare d’Hey Bulldog enchâssé dans Lady Madonna, en compagnie d’un piano de The End, d’un orgue d’I Want You (She’s So Heavy), d’une guitare de While My Guitar Gently Weeps débarrassée de sa distorsion…
Mais certains résultats sont parfaits. Je pense par exemple à l’alliance de Blackbird et Yesterday, deux prodiges mélodiques de Paul McCartney dont les structures harmoniques parfaitement soudées donnent naissance à une jolie création. Mais le meilleur est la refonde de While My Guitar Gently Weeps. Le morceau a été ralenti et le coté épuré effacé pour lui greffer des cordes de toutes beautés.
Désolé donc pour les râleurs et les puristes mais j’ai aimé. Au fait, l’accord de guitare, au début de Get Back, vient d’A Hard Day’s Night.
Pas grand monde pour s’intéresser à la génétique des cancrelas; ça me branche pas non plus.
Dans la panoplie musicale, je suis plutôt porté vers tout autre chose; je n’arrive pas à me lasser d’écouter l’accordéon diatonique et particulèrement le jeu d’Etienne Granjean. Dans « c’est dans 10 ans « (2mn40), j’adore ses redoublements ou triplements de notes à la manière de Maurice André à la trompette, ce jeu sautillant qui nous entraîne irrésitiblement dans la ronde. Evidemment, pour ceux qui ont la chance de savoir danser ou qui ont appris, c’est un émoi permanent: ce n’est pas la musique qui s’inscrit dans la tête, c’est la danse. Je pense d’ailleurs que tous les futurs élus deraient au moins connaître la gavotte des montagnes, masurka, polka piquée, autre chose encore.
C’est impossible d’écouter les soeurs Goadec sans pleurer!
Quand je vais à Nantes, j’écoute en boucle; quelquefois ma femme trouve la route un peu longue; mais un petit fils, 4 ans, en est amoureux fou, vous savez pas le bonheur que ça procure.