Jamais plus qu’hier, il ne fut plus évident que Ségolène Royal incarnait une présidence nouvelle. Depuis 1958, la pratique du Général de Gaulle a durablement marqué la fonction. A ses yeux, les pouvoirs conférés au chef de l’Etat devaient être utilisés pour servir le pays et le guider. Domaine réservé, fonctions régaliennes, exercice solitaire du pouvoir, tout se tenait.
Mais voilà qu’avec Ségolène appuyée par l’impulsion croisée de la démocratie d’opinion et de la désacralisation des élites, se dessine une profonde mutation. Du président protégé à la présidente engagée, du président monarque à la présidente citoyenne, du visionnaire du long terme au comptable du quotidien, du garant de l’intérêt général au premier défenseur de toutes les victimes, la présidente de 2007 ne ressemblera en rien à celui de 1958.
Sans doute a-t-elle mieux compris ce qu’attendent les citoyens. Ainsi, l’expérience perd de sa valeur aux yeux de l’électeur quand celui-ci a le sentiment, même à tort, que toutes les recettes du passé ont échoué. Ainsi l’expertise, le fait d’être le meilleur spécialiste, a moins de crédit quand partout, sur tous les sujets, l’opinion se méfie de ceux qui savent ou disent qu’ils savent.
Dans le même esprit, elle privilégie la démonstration de ses capacités d’écoute et de dialogue plutôt que de chercher à construire la figure d’une présidente « impériale ». Dans un pays qui doute de son avenir, elle est convaincue que la dimension internationale a moins d’importance que la capacité à répondre au problème du pouvoir d’achat, du logement ou de l’emploi.
Détendue, adepte du contact direct, pédagogique dans l’explication sans être professorale, elle proposé hier soir un chemin nouveau au pays.
Il y a une contradiction quand la capacité à répondre au problème du pouvoir d’achat, du logement ou de l’emploi dépend directement de la croissance, et que cette dernière est liée à la relance de l’Europe autour d’un projet économique clair et prévisible. En ce sens le national est directement subordonné à l’international. Etre convaincue du contraire ne peut être qu’une erreur d’analyse. Souhaitons qu’elle soit rectifiée rapidement alors, la victoire en dépend.
jpb, c’est justement ce que je disais dans ma note du 13 février en réponse à « hommage du vice ». La victoire dépend de la confiance qu’elle va inspirer.
JJ, tout à fait d’accord, mais les français sont habitués à contempler l’inacessible des stars, alors, une présidence modeste va-t-elle arriver à les séduire? Elle serre au plus juste les réalités, tandis que les certains sont dans la frivolité et la démagogie.
bonjour
Afin d’avoir des repères sur la démocratie directe ou participative, voila un site qui en dit long sur ce que l’on peu faire et que l’on nous empèche de faire.
http://unhumainunevoix.com
Merci de faire passer l’info.
on va gagner
cordialement
J’avoue que j’ai du mal avec la démocratie d’opinion que je trouve dangereuse comme j’ai essayé de l’expliquer sur mon blog. Je suis un homme de gauche aussi curieux que cela puisse être après cette remarque et j’ai beaucoup attendu cette émission pour voir Ségolène Royal en espérant être convaincu de donner une nouvelle fois (et les autres fois ont été nombreuses) ma voix au PS. J’avoue que cela n’est pas gagné et je l’écris vraiment à regret. Peut être est-ce le « clan » des jeunes petits profs de fac qui fait ça, mais nous sommes quelques uns à partager mes doutes. J’espère que Ségolène saura nous convaincre de voter pour elle plutot que pour François Bayrou.
Foin de l’expérience, foin de l’expertise, place aux sentiments…
Comment disait-elle ? Gagnant-gagnant ?
Gnangnan, gnangnan…