Ségolène vient donc de brandir l’étendard de la 6ème République. Elle manifeste ainsi sa liberté à l’égard des partis qui la soutiennent et notamment du PS car celui-ci, lors de son dernier congrès du Mans, n’a pas choisi de retenir cette perspective.
J’ai personnellement toujours regardé ce débat avec scepticisme comme je l’ai écrit, avec un ami, en octobre 2005, dans une note électronique de la fondation Jean-Jaurès.
Pour autant, je ne suis pas, par principe, hostile à une VIème République. Notre histoire nous apprend que nos constitutions ont d’abord vocation à répondre aux circonstances. C’est bien ce qu’entendait le constituant Barère qui, s’adressant aux députés en 1791, s’écriait « Vous êtes appelés à recommencer l’histoire ». Et celle de 1958 doit tout à l’insurrection du 13 mai 1958 à Alger ainsi qu’à la figure du général de Gaulle. Alors si Ségolène Royal estime qu’à la crise démocratique doit répondre un nouvel esprit constitutionnel, pourquoi pas ?
Mais les mesures qu’elle propose changent-elles radicalement le cadre de 1958 au point de fonder une « VIème République » ? Sincèrement, je ne le crois pas. De fait, sur les mesures suggérées, trois seulement touchent vraiment la constitution : la suppression du veto sénatorial, le droit de vote des étrangers et l’encadrement du 49-3. Les autres relèvent de la loi : non cumul des mandats, proportionnelle, présidence de la commission des finances à l’opposition…
Au total, elles me semblent dessiner certainement une République nouvelle, mais le cœur nucléaire reste identique : l’irresponsabilité politique du Président et son élection par le peuple. Les citoyens y sont d’ailleurs très attachés !
qu’est ce qui empêche d’inscrire dans le marbre de la constitution le non cumul des mandats, la proportionnelle, ou la présidence de la commission des finances à lâopposition ?
le pouvoir constituant est libre. Le texte de 1958 ne prévoit que le respect de la forme républicaine du régime en cas de changement de régime.
La France à besoin de véritable réforme sur le fond, La révolution Française a abolie le pouvoir d’un seul sur tous, il est temps que le « tous » prennent le pouvoir!
Dommage que la gauche n’est pas le courage de revenir sur l’élection du président de la République au suffrage universel direct, ce procédé bonapartiste !! D’ailleurs je ne suis pas sur qu’il est encore un sens aujourd’hui, les électeurs se prononçant d’abord « contre » un candidat plutôt que « pour » un autre, il n’y a qu’à se rappeler les élections de 2002 !! Les institutions de la 5ème République, même si elles offrent une stabilité accrue à la majorité par rapport aux régimes précédents semblent un peu à bout de souffle…finalement, les gouvernements, à l’allure pù l’on va, auront bientôt une durée de vie comparable à ces prédécesseurs de la 4ème République !! Le véritable pb vient peut-être plus de la conception qu’ont les français de leur vote, et du pouvoir en général, que des institutions elles-mêmes !!
Ce n’est pas l’élection du président au suffrage universel qui en a fait un régime « bonapartiste ».
Plusieurs événements ont contribué à la mise en place de ce régime perverti.
D’abord, la Constitution de 1958 qui a su garder le régime parlementaire mais en érigeant le Gouvernement comme Législateur, et le Parlement comme une sorte de chambre consultative n’entérinant que les projets de gouvernement.
Ensuite, l’élection du président au suffrage universel a conduit à opposer la légitimité du Parlement à celle du Président.
Et puis, le quinquennat qui a aligné les mandats parlementaire et présidentiel. Ceci a consolidé l’idée que la réalité du pouvoir politique était détenu par le Gouvernement, lui même tenu par le Président. Pourtant quelqu’un d’irresponsable politiquement.
Pour ma part, je ne conçois pas de revenir sur ses réformes que les Français, quoiqu’on en dise, ont souhaité. Par contre, je crois qu’il faut réformer en profondeur pour vraiment assumer la « présidentialisation » de notre régime.
Il ne s’agit en aucun cas de donner plus de pouvoir au Président. Il s’agit au contraire de démocratiser nos institutions. Il faut que le Président puisse assumer les actes du Gouvernement. Pour plus de clarté. Il faut que le Parlement puisse retrouver ses prérogatives d’initiative de la loi et de contrôle du Gouvernement.
Pour moi ce sont les principales réformes à faire.
Je disais simplement que l’élection au suffrage universel est un procédé bonapartiste, quant à nos institutions je crois qu’elles sont plus « monarchiques » encore que n’importe quelle monarchie constitutionnelle du reste de l’Europe !! Sinon dire que le président est irresponsable politiquement dans nos institutions, ce n’est pas très juste, puisque même s’il est bien irresponsable politiquement face au Parlement, il est bien responsable lorsqu’il se représente à l’élection présidentielle face aux suffrages des citoyens !!
D’accord avec Anthony mais en désaccord avec Yann. Je considère pour ma part que l’élection du président dans les formes actuelles est incontournable et personne ne peut envisager de revenir à l’élection par le parlement ou autre collège restreint. Regardons ce qui se passe, comment croire qu’on déchainerait des foules si l’élection redevenait mineure? cette élection provoque un vrai débat grâce en grande partie à la télévision et aujourd’hui internet; cela forme un tout incontournable. Les gens se moquent que le procédé soit bonapartiste, nous avons les médias qui n’existaient pas à l’époque.
Et les institutions de la 6R doivent aller dans le sens d’un rééquilibrage des pouvoirs en conservant ce qui à fait la force de la V par rapport à la IV que personne ne souhaite voir revenir, en particulier la stabilité du gouvernement. Toutes ces idées sont dans les tuyaux; faisons une constitution pour les 200 ans qui viennent!
La semaine qui s’achève, j’ai suivi pas mal la télé justement, presque l’overdose! J’ai admiré deux soirs de rang la florence Parisot avec ses deux têtes différentes avec Ségolène puis avec Sarkozy.Pour un peu, à force de vouloir changer d’air, on aurait pu la croire comme elle dit une petite dirigeante de PME. Dommage que Ségolène ait oublié de mentionner qu’elle est dans le CA de Michelin en particulier et qu’elle avait avalisé le fait que Michelin annonce le même jour des supers bénéfices et des supressions de postes; le médef est bien digne du Cnpf.
donc si on vous comprend bien, Noel et Antony, vous préférez le programme institutionnel de Bayrou à celui de Royal ?
Michel, ne fait pas la bête; simplement, les idées de yann sont illusoires. Toute autre république ne reviendra pas sur les acquis de la V.
Un changement des institutions va-t-il faire revenir nos capacités insdustrielles, voire de services? C’est pour moi l’enjeu central. Il n’y aura aucune richesse crée par une amélioration des fonctions régaliennes de l’état, mais ce n’est pas inutile de le faire. J’ai bien aimé ce livre sur Colbert par michel vergé-franceschi « la politique du bon sens »; le tournoiement de l’élection ferait perdre à certains tout sens un peu aigu;