Cela a commencé par «Spartacus» un groupe de «30 hauts fonctionnaires socialistes» appelant au vote en faveur de François Bayrou. Puis vint «Hannibal», un groupe de «jeunes hauts fonctionnaires socialistes» réfutant l’engagement des premiers parce que «c’est aussi avec des éléphants qu’on peut gagner une campagne». Et c’est maintenant le tour des « Gracques » un autre collectif de hauts fonctionnaires «sympathisants ou militants socialistes» qui ayant travaillé dans les cabinets Rocard, Bérégovoy ou Jospin, appelle à une alliance avec le même Bayrou afin de former « une coalition de progrès ».
Sans intervenir sur le fond, cet usage régulier des références latines au PS m’intéresse. D’abord parce que la connaissance de l’histoire écarte le risque qu’un peuple se refugie dans le mythe et l’ignorance. Le priver de son passé, c’est rendre son présent inintelligible. En cela, l’histoire est une école de la démocratie.
Ensuite et en dépit de ce que je viens d’écrire, cela soulève une éternelle question : l’histoire a-t-elle un sens ? L’évoquer, c’est envisager que le cours des événements constitutif du devenir de l’humanité puisse tendre vers un état final auquel il conduirait. Hegel et Marx le pensaient. Pourtant, à en juger par le manque de confirmation de l’idée qu’ils s’en faisaient, cela est loin d’être évident.
Enfin, pourquoi toujours Rome ? Oublie-t-on que la République s’y est établie sur une alliance des classes, inégalitaire, du Sénat et des Tribuns préservant leur division naturelle ? Oublie-t-on la corruption des mœurs qui y régnait et les troubles sanglants qui, plus que les guerres extérieures, la détruisirent peu à peu, laissant la place au Triumvirat de Pompée, de Crassus et de César ?
C’est de mieux en mieux avec Ségolène!
Les références à l’identité nationale au dome de Marseille avec une belle Marseillaise en point d’orgue m’avait quelque peu émoustillé (pour être gentil) mais là je suis abasourdi ou en colère, je ne sais plus.
A la lecture du Ouest France de ce matin, je découvre avec effroi la nouvelle proposition de notre candidate : « …que tous les français aient chez eux un drapeau tricolore, symbole de la nation ». Elle ajoute selon OF que « comme dans les autres pays (la chine ou la colombie peut-être?) où dans les fêtes nationales, le drapeau est sorti à la fenêtre »
On pourra me dire que je joue contre mon camp mais désolé je ne mange pas de ce pain-là. Mon camp, ce n’est pas ça! Je dois sans doute manquer de formation socialiste et j’ai raté l’épisode Mitterrand (trop jeune) pour comprendre qu’une frange bien conservatrice de politiciens français pouvaient s’épanouir dans la nébuleuse PS ou même en prendre la direction.
Je n’ai pas les même valeurs.
L’analyse du journaliste espagnol de El Pais, José Maria Marti Front dans la Tribune d’Europe nous donne un bol d’air au milieu de cette campagne nauséabonde.
Il dénonce le NATIONAL POPULISME français le plus PRIMAIRE qui se réveille depuis 2002…
Ce n’est pas en surfant sur cette une vague rouge-brune que l’on va hausser le niveau jeu.
Triste candidate, triste campagne…
Je n’ai rien dit…
Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n’ai rien dit, je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n’ai rien dit, je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait personne pour dire quelque chose…
Pasteur Martin Niemoller, Dachau 1942
Je découvre avec effaremment la Ségolène Royal proche de Sarkozy sur l’identité nationale … vlà qu’on va devoir acheter un drapeau et l’agiter comme de robots le 14 juillet
pour moi ça n’a pas de sens …
Mais qui va donc dire à Ségolène qu’elle se trompe de chemin … elle veut s’attirer les voix de droite …mais elle fait fuir les voix de gauche
Plutôt Bayrou que Royal …
L’Histoire a le sens que nous voulons bien lui donner et pour lequel nous travaillons, sans forcément être certain d’y arriver. Mais la grandeur de l’homme résulte de cet espoir qui lui permet de s’engager sans être certain d’y parvenir. La beauté du geste donc.
Quand à Rome, c’est évidement la décision de créer la capitale d’un empire. Pour l’Europe, empire de la paix, je préconise Schuman-Kanfen. Schuman par référence historique au père créateur qui repose dans son petit village de Scy-Chazelle, Kanfen pour le lieu géographique en Moselle. La communauté de commune de Cattenom dispose d’un terrain de 100 Ha pour ériger le premier bâtiment, il manque juste la volonté politique de poursuivre dans le réel la construction européenne après l’échec de la voie référendaire.
Ségolène Royale vient à Metz le 11 avril et j’irai bien évidement la voir. Aura-t’elle l’intelligence de recueillir sur la tombe de Robert Schuman et d’indiquer par ce geste son désir de poursuivre le rêve européen de paix et de bien-être partagé. Je le souhaite…
Excellent le texte du pasteur Niemoller !
mais ne mélangeons pas tout. Il faut savoir que pendant la période noire de l’occupation l’utilisation de notre drapeau tricolore a conduit quelques résistants ou civils…à la déportation ou à la mort.
Notre drapeau est avant tout un des symboles de la république et il
appartient à tous les citoyens. Son exaltation ne me parait pas incompatible avec nos valeurs de gauche.
Dans la campagne actuelle, il y a par contre des mélanges ou des associations innaceptables : immigration et identité nationale, immigration et insécurité.
Il est certes surprenant que ce sujet arrive maintenant. Certainement par tactique et par volonté de répondre aux sondages qui mettent en avant un attachement fort des francais à notre drapeau.
Mais enfin, n’oublions pas l’essentiel : battre sarkozy !
Quant à moi, je n’ai q’un seul drapeau chez moi : il est européen.
Plutôt bayrou que royal ?
J’ai toujours voté à gauche (socialiste) sauf une fois …. après un certain 21 avril 2002.
Bayrou si sa personnalité me semble largement plus sympathique que sarkozy n’en reste pas moins un homme de droite. Ce n’est pas parce qu’il a voté une motion de censure et parfois contre le budget lors de la dernière législature, qu’il est passé à gauche.
n’oublions pas la loi falloux
n’oublions pas que l’udf est alliée à l’ump dans les diverses collectivités locales.
N’oublions pas qu’une majorité durable et efficae ne se construit pas après une élection
N’oublions pas enfin qu’il est facile de cracher dans la soupe en dénonçant le système (tout en faisant partie depuis au moins 20 ans).
Et puis le ni gauche ni droite c’est quoi?
Ah Stéphane, je t’offre généreusement une copie librement téléchargeable de mon logiciel « Usine à Drapeaux »:
http://jeanpierre.becker.free.fr/usine/index.html
Tu disposera ainsi des drapeaux de tous les pays européens. Abondance de biens ne nuit pas.
« Pourquoi Rome? »
Peut-être parce que notre « civilisation », ou plutôt notre culture, notre héritage, notre mémoire collective – notre Droit – y trouvent plus de source que dans le christianisme.
Peut-être aussi parce que chronologiquement, géographiquement, linguistiquement Rome nous est plus proche qu’Athènes.
Peut-être encore parce que, entre autres, l’image d’Epinal de Vercingétorix se rendant à César permet une filiation directe de la Gaule à Rome. Cette continuité dans la référence à Rome se retrouve dans quasiment toute notre Histoire et dans beaucoup de discours de politiques, jusqu’au début du XXè siècle.
Le recours à cette période de l’Antiquité, sous l’Ancien régime, a offert aux intellectuels de l’époque la possibilité de critiquer sans trop égratigner la censure. Sous la Révolution, les rappels de l’antiquité romaine sont nombreux (discours, surnoms, costumes, ouvrages, arts…). Les révolutionnaires faisant référence à d’illustres romains pouvaient de la sorte écarter toute référence qui aurait pu se compromettre avec l’Eglise ou avec une forme de pouvoir qu’il fallait oublier. L’Empire parachève le fait : Empereur, Sénat, Aigle, distinctions (l’organisation de la Légion d’honneur), arc de triomphe…
Enfin, la IIIè République y a également puisé des modèles. Là aussi, alors qu’il s’agissait de lutter contre l’Eglise, la période romaine est bien pratique pour bâtir des discours, éduquer des citoyens.
Enfin, tout cela ne reste qu’une rapide analyse personnelle.
Arrêtez un peu les jeunes d’avoir de l’urticaire dès que Ségolène sort un drapeau ou la marseillaise; restons campés sur les positions centrales, le reste est de l’émotion pour les bénêts.
Ces hauts fonctionnaires ne n’étonnent pas, ils ont la tête tellement grosse, qu’ils se recalent en permanence sur la direction du vent au lieu d’avoir l’oeil rivé sur la boussole; ce sont des conjoncturels.
Ce grand parti, il a fallut une génération pour le construire, il est même à l’origine de la transformation du RPR+morceaux de l’UDF en UMP, justement pour se hisser à notre niveau. Croire que le temps d’une élection, tout ça va passer à la trappe est plus qu’une erreur, c’est une faute.
Sincèrement, avec Ségolène, malgré ses lacunes et ses frasques maternelles, il faut emporter le morceau; on aura encore après la possibilité de discuter; parce qu’avec l’autre, c’est le banc de la galère qui nous attend.
spartacus!! hannibal!!!!gracques!!!!!!!non le carnaval de NICE est fini , il est temps de ranger les grosses tetes au placard et de parler de choses serieuses; quant aux elephants « qu ils se battent ou qu ils fassent l amour , c est toujours l herbe qui se trouve dessous qui est ecrasee » chou en-lai
Je ne suis pas persuadé qu’en agitant les drapeaux et en chantant la Marseillaise dans les meetings on gagne le sprint décisif…
Que ce soit clair pour la suite: je n’ai aucun état dâme. Je souhaite de tout coeur la victoire de Ségolène et je m’implique dans la campagne mais je pense à la suite. Ségolène bat Sarkozy. Avec qui constituer une majorité?
Nos partenaires habituels PC et Verts sont marginalisés et n’obtiendront qu’un nombre insignifiant d’élus. Sauf cas improbable de majorité absolue PS il nous faudra chercher des alliés ailleurs. Si ce n’est sur notre gauche il ne restera que notre droite c’est à dire Bayrou et les UDF qui le suivront.
Bayrou a toujours gouverné avec la droite mais il a évolué sans pour cela devenir de gauche. Mais si on se trouve acculé à gouverner avec lui ménageons nos arrières. Il sera sinon difficile d’expliquer à nos électeurs que Bayrou et Sarkozy c’est bonnet blanc et blanc bonnet.
Une majorité, Roger, mais avec nous-mêmes; et avec qui l’UMP en a-t-elle constituée une? quelques UDF dont De Robien, point.
Les verts, mais surtout le PC devront faire leur aggiornamento, on peut refaire le congrès de Tours.
Il peut se passer tellement de choses, que bien malin qui peut prédire l’avenir.
Goulard dit qu’on ne sait même pas que nous sommes finis. Et lui? Il est sûr qu’il y a d’énormes décalages entre nos aspirations et la réalité, la marseillaise n’est pas d’un grand secours et autres choses que je n’ose pas dire pour ne pas créer d’animosités.
Bonjour Scorff
Il ne faut pas se tromper d’adversaires et se méfier des médias.
Les adversaires sont les candidats de droite ( De Villier, Le Pen , Sarko et le Béarnais), quel que soit l’issue du premier tour, je ne voterai pour aucun d’eux au second, et qu’on ne vienne pas m’expliquer que l’éleveur de chevaux de courses est plus cool que l’excité de Neuilly.
Dans la presse ce week end, j’ai noté plusieurs bonnes nouvelles, pêle mêle :
- l’interdiction des impoules à incandescence dans certains pays (Australie, .. bien sûr pas la France)
- l’élaboration d’une méthode de purification de l’eau fonctionnant avec des panneaux solaires, efficace à 99 % et néerlandaise
- Le suççès de la manif du peuple des dunes contre les prélèvements de sable.
Les histoires de drapeaux et de Marseillaise ne sont que des détails.
Des meetings, les journalistes ne retiennent pas les programmes mais les petites phrases et ce qui fait vendre.
Ceci dit, je n’aime le drapeau français que s’il est associé au drapeau européen et au drapeau BRETON . Plus il y a de drapeaux, plus c’est joli.
Je n’aime pas le sang guimpur qui abreuve les sillons mais il ne faut pas oublier ce que cela représente pour la génération qui a connu la guerre.
La fête du 14 juillet a perdu son sens ( plus de fanfare, de défilés aux lampions tricolores, plus de bals, il ne reste que les feux d’artifice). Le 1er mai a aussi perdu son sens.
Le drapeau et la marseillaise ( dont il faudrait modifier les paroles) sont des symboles d’intégration. Faut-il en laisser le monopole à la droite ?
Jospin a laissé le monopole de la sécurité à la droite ….