Archive pour mars 2007

Vive Guy Mollet !

Mercredi 28 mars 2007 | Publié dans Smack !

guy mollet.bmpGuy Mollet dirigea 22 ans la SFIO et pourtant il est régulièrement écarté du Panthéon socialiste. Mais heureusement, à l’occasion de la signature du traité de Rome, Bernard Poignant vient, avec pertinence, de rappeler son rôle essentiel dans la construction européenne.

Dès sa déclaration d’investiture, le 31 janvier 1956, il la définit comme un objectif prioritaire conjurant « solennellement l’Assemblée de ne plus faire de l’idée européenne un sujet de mésentente mais d’en faire au contraire un grand trait d’union ».

Sa foi européenne est alors bien minoritaire. Les communistes sont contre l’idée d’un Marché Commun, comme les gaullistes et les radicaux sont divisés. Même Jean Monnet et son comité d’action pour les Etats-Unis émettent de lourdes réserves alors qu’ils soutiennent l’Euratom.
 
Au printemps, Guy Mollet fait personnellement front contre tous les opposants au projet qu’ils soient hauts fonctionnaires ou même ministres. Soucieux d’entraîner les socialistes, il arrive à convaincre Alain Savary, qui avait voté contre la CED, à être le rapporteur du projet devant la Chambre. La conclusion de son rapport frappera « l’option n’est pas entre la communauté et  le statu quo mais entre la communauté et la solitude » et le groupe suivra Guy Mollet.

Suprême élégance, lors de la signature du traité, le 27 mars, la France est représentée par Christian Pineau et Maurice Faure et non par Guy Mollet qui n’a pas voulu priver les principaux négociateurs, nommés par lui, de cette satisfaction morale…

C’est donc à bon droit qu’il pourra écrire en 1958, que le traité – ratifié par l’Assemblée le 9 juillet 1956 - était le plus beau motif de fierté de son gouvernement.

Le talent d’Hollande

Mardi 27 mars 2007 | Publié dans Smack !

brest 26 mars 07.jpgSi les adhérents du PS sont l’équipe de campagne de Ségolène Royal, ce qu’ils démontrent jour après jour dans tout le département à travers leur présence militante, François Hollande est incontestablement le premier de ses voltigeurs. Ayant passé toute la journée d’hier avec lui, j’ai pu, une fois de plus, le constater.

Sur le fond de ces propos, je vous renvoie à la vidéo, préfèrant consacrer ce post à la forme. Ceux qui ont pu, un jour, assister à une prestation de François Hollande sont, me semble-t-il, unanimes pour en louer la qualité.

C’est l’un des rares vrais orateurs de la vie politique et il l’a démontré encore à Penfeld devant 2500 personnes. Il sait tout à la fois manier l’ironie, ciseler les formules, faire éclater de rire une salle, y compris à nos dépens, et capter son attention ou l’entraîner dans une réflexion. C’est une réelle force même si malheureusement dans une société où les médias ont vampirisé l’expression, un tel talent ne se vérifie pas toujours dans une émission.

Mais ce qui m’impressionne encore plus, moi qui ait la plume difficile, qui doit passer beaucoup de temps sur ma feuille pour bâtir mes interventions, c’est l’aisance avec laquelle François Hollande travaille. Je ne l’ai lâché hier qu’un petit quart d’heure juste avant le meeting. Il s’est isolé pour lire les dépêches AFP et passer quelques coups de téléphone. Et cela lui a suffit pour structurer son propos d’une heure, pour utiliser les éléments de l’actualité à l’appui du pacte présidentiel de Ségolène Royal.

Il a ainsi pu parler sans fatigue apparente, alors qu’il court la France (hier à Brest, aujourd’hui à Orléans, mercredi au Mans, jeudi à Limoges) et sans oubli (les 7 piliers du pacte furent passés en revue) ! Quel talent.

Egalité des droits

Lundi 26 mars 2007 | Publié dans Smack !

illmariagegay.jpgSamedi soir, salle des halles, j’ai participé à une réunion organisée par l’association HES sur le thème de l’égalité des droits.

Je ne crois pas que les citoyens votent selon leur orientation sexuelle ou leur identité de genre mais il me semble qu’en matière d’égalité le bilan de la gauche est édifiant. Ce sont bien les socialistes qui en 1982 ont supprimé l’homosexualité de la liste des maladies mentales en France.

Ce sont encore les socialistes qui en 1999, ont permis la reconnaissance sociale des couples de même sexe en instituant le PACS (Pacte Civil de Solidarité). Et en 2002, ils ont voté la loi permettant la délégation de l’autorité parentale.

Au-delà de nos frontières, ce combat est identique. Aux Pays-Bas en 2001, en Belgique en 2003, en Espagne en 2005, les socialistes ont ouvert le mariage aux couples de même sexe. En 2005 également, les travaillistes britanniques ont voté la loi instituant un partenariat civil qui ouvre des droits équivalents au mariage. Les sociaux-démocrates ont voté pour l’institution de partenariats reconnaissant le couple homosexuel en Finlande, en République tchèque et en Norvège, et en défendent le principe en Italie.

Dans cette campagne, Ségolène Royal continue la marche en proposant garantir l’égalité des droits pour les couples de même sexe. Une belle soirée de débat et d’échange. Une de plus.

Et ce soir, François Hollande à Penfeld à 20 h. J’espère vous y voir !

Salauds de pauvres

Dimanche 25 mars 2007 | Publié dans Smack !

article_172.jpgLa couverture annonce un «thriller écologique» mais c’est en fait une fable glaçante sur les rapports entre humanité et nature.

L’histoire commence par la destruction d’un laboratoire de recherche biologique vandalisé par une jolie écolo française, toute émue de libérer un ouistiti, une souris et un chat. Mais rapidement, le conte fleur bleue tourne au film d’horreur. On se retrouve, presque comme dans un reportage passionnant, à mille lieues des utopies généreuses où de gentils militants battent la campagne.

La lutte contre la pauvreté dans le tiers-monde tourne au combat contre les pauvres. Soudain, une certaine écologie révèle son visage affolant. On ne supprime plus les gens pour leurs opinions, leur race ou leur territoire mais, tout simplement, parce qu’ils sont en trop. C’est du cannibalisme new wave, accompli par de pauvres naïfs manipulés qui atteignent l’orgasme en regardant le soleil se coucher sur le désert.

Je ne connais pas Rufin mais son livre – un tantinet longuet cependant – est à l’extrémisme vert ce que Michael Chrichton avec son « Etat d’urgence » était aux cassandres du réchauffement climatique : un subtil mélange de suspense, de documentation et de provocation