Du déjà lu

C’est un classique de la rhétorique politique : affirmer que la gauche navigue à vue, sans repère ni boussole pour proposer une méthode sur la base d’une authentique rénovation doctrinale et d’un réformisme assumé.

Comme je partage cette analyse, je me fais donc un devoir d’acheter les ouvrages qui défendent ce point de vue critique. Il était donc inévitable que je lise le dernier Joffrin.

Ecrit dans l’urgence après avoir lu le projet socialiste et pris de colère de constater que le PS « retombait dans ses travers, dans ses archaïsmes », il articule sa réflexion sur deux thèmes : la gauche peut-elle gagner et surtout, peut-elle réussir une fois au pouvoir ?

Malheureusement, en découvrant les premières pages, j’ai eu immédiatement l’impression de l’avoir déjà lu. Il y a en effet, comme une parenté avec « les tabous de la gauche » paru en 2006 sous la signature de Renaud Dély devenu, depuis que Laurent Joffrin est directeur de « Libération », directeur adjoint de « Libération ».

Les reproches sont de la même facture : le PS ne réussit pas à s’affranchir du discours classique, étatique, dépensier et égalitariste. Et les propositions comparables : sur l’éducation, les deux plaident pour l’autonomie des établissements en matière de recrutement et de pédagogie, sous le contrôle des élus locaux, et l’évaluation des enseignants. En matière d’immigration, ils appellent à briser deux tabous : que la gauche reconnaisse que des «mesures de contrôle» sont nécessaires et cesse de considérer que les pays du Nord sont responsables de la misère du monde…

Bref, si vous avez lu le premier, dispensez-vous de celui-ci.