Alors que la France s’interroge sur son avenir, les fenêtres un peu fermées. Et pourtant dans le monde, des évolutions se produisent, des faits s’imposent et appellent des réflexions.
C’est le cas en Turquie où la Cour Constitutionnelle vient d’annuler le premier tour de l’élection présidentielle. Je ne suis pas autrement surpris par une telle décision. Si depuis sa création dans la Constitution de 1961, cette cour a une constante dans sa jurisprudence, c’est bien de considérer que le kémalisme est un principe constitutionnel qui interdit les atteintes à la conception laïque et unitaire de l’Etat. C’est à ce titre qu’elle a prononcé au nom de la défense de la démocratie 23 fois la dissolution d’un parti depuis 1983.
Son interprétation est d’ailleurs particulièrement restrictive au point que la Cour européenne (CEDH) a été amenée à plusieurs reprises à censurer son attitude au nom de la défense du pluralisme « condition de la démocratie »… En tout cas, ces évènements ne sont pas des péripéties. Ils illustrent combien la question religieuse travaille nos sociétés. Mais j’ai déjà beaucoup écrit ici sur ce sujet…
C’est encore le cas d’Israël où le premier ministre est fragilisé par la publication d’un rapport établissant sa responsabilité dans la conduite de la guerre au Liban. Ce travail est le fruit d’une commission présidée par un juge Eliahou Winograd et composée de cinq membres (juristes, militaires et universitaires). Cela démontre, une fois de plus, qu’Israël en dépit de tous ses défauts est une démocratie parlementaire dont le fonctionnement reste exemplaire.
Las, je n’ai pas le loisir en ce moment de creuser tous ces points. Il ne reste que 4 jours.
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Quid de l’entree de la Turquie pour Sego ?
Israël est aussi un pays où les citoyens arabes ont un statut différent. C’est donc une démocratie avec des limites.
Turquie,
Je ne peux que rejoindre Mr Urvoas quand il dit que nous avons actuellement fermés les fenêtres vers l’extérieur.
En effet, la Turquie est aujourd’hui en pleine crise démocratique (pas seulement politique). Alors que l’armée fait savoir publiquement par une déclaration publiée sur son site internet qu’elle n’hésitera pas à intervenir je trouve dommage que les candidats à la Présidence de la République ne soutiennent pas publiquement l’évolution de la démocratie en Turquie..
Par ailleurs, la décision de la Cour constitutionnelle turque a été influencé par cette intervention militaire.
Aussi, la question actuelle n’est pas de savoir si l’on veut ou non de la Turquie dans l’UE (question qui sera posée aux français à l’heure venue) mais de savoir si l’on préfère une Turquie démocratique dirigé par les représentants du peuple (quelque soit la mouvance, au nom de la démocratie nous devons un respect aux représentants élus) ou une autre qui serait totalement à l’encontre de l’europe et menée directement ou indirectement par les militaires.
Contentons nous de rappeler l’exemple de la Grèce, aujourd’hui membre de l’UE, mais dirigée juste avant par les colonels..
Cordialement.
YILMAZ Mehmet
Master 2 recherche Administration publique
Université Lyon 2