A la fin de ce quinquennat, la droite aura gouverné 15 ans sur les 20 années précédentes. Nous prenons donc gentiment le chemin des travaillistes britanniques qui patientèrent 19 ans pour revenir au pouvoir. Nous faudra-t-il comme eux un Tony Blair ?
Ce dernier vient de quitter la scène laissant la fonction de leader du Labour à Gordon Brown et donc demain le « number ten ». Le personnage m’intéresse et notamment sa ténacité. Il aura donc attendu 10 dix ans cette succession promise de longue date… Un long bail pendant lequel il s’est construit une image d’excellent ministre des finances aujourd’hui unanimement saluée.
Mais il ne faut pas sous estimer son talent tactique. Il fut tout autant que Blair l’auteur de la stratégie qui permis aux travaillistes de reconquérir l’électorat populaire et de devenir les précurseurs d’un travaillisme moderne, que la gauche continentale taxe souvent de « social-libéral ».
Reste que cet intellectuel brillant et travailleur a quand même un défaut difficilement supportable dans la vie publique : un manque total de charisme, d’humour et de sourire. Ce mélange un peu paradoxal des traits de caractère fait de lui un personnage sans doute un peu maussade, mais visiblement extrêmement efficace.
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D’une certaine facon, je dirais que paradoxalement ce defaut pourrait devenir un atout pour les prochaines années.Tony Blair fut un bon premier ministre et surtout un communicant hors pair mais il avait egalement les defauts de ses qualités:les britanniques lui ont reproché sa tendance au « spin » et son gout pour les strass et les paillettes derriere les sourires.Peut etre qu’un Gordon Brown un peu renfrogné mais concentré sur sa tache et unanimement reconnu comme un homme de substance sera justement le leader qu’il faut au Labour en cette periode surtout dans la perspective d’un affrontement avec David Cameron qui semble en tout point son opposé: jeune et fringant mais totalement inexperimenté et personnage politique sans veritable substance ni epaisseur.Peut etre que dans un monde politique de + en + envahi par le coté « show » et parfois superficiel, un Gordon Brown sans artifices pourra justement parvenir à retisser un lien de confiance entre les electeurs et le monde politique, confiance qui semble s’etre serieusement erodée et ce diagnostic concerne toutes les grandes democraties y compris bien sur la France.
Je pense qu’il ne faut pas opposer Blair à Brown et j’ai toujours trouvé un peu hypocrite l’affrontement entre les blairistes et les brownistes.Les deux hommes furent les promoteurs de la renovation du Labour aidés en cela par Peter Mandelson entre autres.Gordon Brown est à l’origine de la prosperité economique du royaume ces dix dernières années.Il est reputé avoir des convictions de gauche + ancrées que Tony Blair: ceci n’est pas pour me déplaire.En revanche, le gros point noir demeure son euroscepticisme.Et sur ce plan, nous allons sans doute regretter Tony Blair qui fut, à n’en point douter, le premier ministre britannique le + europeen de ces dernieres decennies.
Seb Président.
Mr Brown a surtout pour défaut d’avoir approuvé en toute connaissance de cause la guerre d’Irak criminelle et contraire à la loi internationale. Toutes les gloses de ce Monsieur sur « l’égalité de chances à laquelle tout individu a droit » ne valent pas pour les civils irakiens et disqualifient le personnage.
Serait-ce un message subliminal de soutien à Bertrand Delanoë ?? L’homme de l’ombre du PS.
Autant je n’ai pas approuvé la guerre en Iraq, autant je trouve exagere de disqualifier d’office tous les hommes politiques qui ont commis l’erreur de soutenir cette intervention.On ne peut pas limiter l’action de Gordon Brown (comme celle de Tony Blair du reste) uniquement à l’Iraq…toute carriere d’un homme politique comporte ses zones d’ ombres et ses lumieres.Gordon Brown est credible pour son tres bon bilan en tant que chancelier et cela malgré ses erreurs irakiennes.
Je le repete, la seule (importante) reserve que j’ai vis à vis de Gordon Brown concerne ses positions vis à vis de la construction europeenne.Aussi j’espere qu’il sera entouré de pro europeens influents tels que son ancien ami Peter Mandelson ou encore l’etoile montante du Labour David Miliband.
Gordon Brown est patient… ou surtout stupide. Il était prévu une transition plus rapide entre Blair et Brown. Le premier s’étant habitué au pouvoir décida de ne pas le lacher… et de ne le faire au final que contraint et forcé.
Le règne de Brown risque d’etre bien court… un nouveau Blair, du nom de David Cameron, cogne a la porte en venant du camps d’en face.
Je pense que David Cameron est une coquille vide, une sorte de bidon creux qui sonne plein et dont la vacuité peut etre tres facilement mise en evidence des lors que l’on s’attarde un peu sur ce qu’il est reellement.Evidemment, il est jeune et n’est pas denué de charme donc il a su faire illusion mais les derniers sondages montrent que les britanniques commencent à se reveiller concernant leur perception du leader tory.Fait significatif: l’un des deputes tory vient de rejoindre le Labour aujourd’hui meme accusant Cameron entre autres choses d’etre une personne superficielle et de ne pas avoir de veritables convictions.Finalement le clip « Dave the chameleon » realisé par le Labour est bien + qu’une caricature, il traduit une vraie realité.Il n’arrive pas à la cheville de Blair et je prevois une nouvelle defaite pour les tories lors des prochaines elections generales.
Quand à la teneur du pacte Blair/Brown, il y’a eu enormement de speculations (et meme un excellent film passé recemment sur Arte).N’ayant pas diné avec eux au Granita ce soir la, je me garderais bien de commenter les rumeurs.Mais ce qui est sur, c’est que la deterioration des relations entre Blair et Brown a parfois nui à la Grande Bretagne….il est toujours dommage de voir deux politiciens tres talentueux se livrer à des batailles d’ego surtout lorsqu’ils sont finalement ideologiquement tres proches.