Interrogations légitimes

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6839o.jpgJ’imagine que le reportage publié par Le Monde fera discuter. Il n’a pourtant pas de quoi.

Le temps électoral est clos et le PS vient de décider de lancer le débat sur les raisons de l’échec. Nous en parlons souvent entre nous alors pourquoi taire nos doutes ? C’est l’indifférence qui serait grave, et ne pas reconnaître la défaite pourrait être interprété comme une marque de désinvolture à l’égard de tous ceux qui nous ont fait confiance.

Je laisse naturellement à mes camarades la responsabilité de leurs propos, j’imagine d’ailleurs qu’ils les assument parfaitement. Je n’écarte cependant pas l’implication du journaliste qui avait, probablement, une idée en venant à Brest.

Mais quel est le fond du débat ? Tout simplement la nature du PS. Est-ce que le parti d’Epinay est mort ? Depuis la fin des années Mitterrand, il s’épuise et le 21 avril fut sans doute le coup fatal. A-t-il disparu avec cette présidentielle ? La thèse peut se défendre.

Il était un parti de militants et l’on pourrait défendre l’idée qu’il est devenu un parti des adhérents. L’attention à l’opinion semble avoir remplacé la stratégie l’union de la gauche, la volonté de rendre le pouvoir a supplanté sa conquête, l’idéologie a fait place au vécu, et la transformation du quotidien pourrait apparaître plus importante que la transformation de la société. Toutes ces questions sont graves, elles méritent d’être posées non ?

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16 réponses à Interrogations légitimes

  1. emmanuel dit :

    J’imagine que l’article du monde va faire du bruit dans le landerneau (et pas seulement à landerneau).

    S’il est effectivement sain que chacun s’interroge publiquement sur les raisons de l’échec de la gauche en 2007 (contrairement à 2002 où on s’est empressé de jeter un voile pudique sur notre échec) ce qui me surprend par contre un peu dans cet article (mais l’article semble être révélateur de la pensée de responsables du parti) c’est qu’une raison ressort et domine toutes les autres: Ségolène Royal.

    Même si personnellement j’aurais préféré que le parti désigne DSK comme candidat, je trouve particulièrement hypocrite de tout mettre aujourd’hui sur le dos de la candidate et de ne pas s’interroger plus profondément sur l’échec collectif qui trouve ses racines dans l’insuffisance du travail en amont sur le corpus idéologique du PS, sur nos réponses à la mondialisation, sur notre vision de l’Europe, sur la place de l’état, sur la relation au travail, sur la désindustrialisation du pays, sur la coupure du parti avec celles et eux qui jusque là constituaient la base de l’électorat socialiste … Cette absence de travail en profondeur avait surement contribué à désigner la candidate qui semblait un temps être la seule capable de barrer la route de Nicolas Sarkozy, elle est aussi à mon sens la raison principal de la défaite : même si Sarkozy faisait peur et gesticulait dans tous les sens, il a paru crédible au pays parce que justement sa candidature était, qu’on le veuille ou non, l’aboutissement d’un travail en profondeur de l’UMP.

    A se limiter aux explications de surface le PS garantie à Nicolas Sarkozy une réélection dans un fauteuil pour 2012, même si entre temps on gagnera surement les élections locales (qui parlait ici de SFIO ?)

  2. René dit :

    Lorsque vous parlez du 21 avril, il s’agit bien de 2002 ?
    Dans ce cas 2007 est encourageant et peu présager d’un score meilleur et peut-être gagnant pour 2012 !
    Mais je comprends très bien que les « éléphants » et les « jeunes lions » du PS pour avoir la place de Chef, veulent la peau de Royal en l’accusant de tout les maux !
    Je citerai François Bégaudeau qui dans l’émission Ripostes de Serge Moati, disait que les présidentielles étaient le sport de la droite et que la gauche ne pouvait que perdre à ce jeu.
    Comme j’ai déjà pu l’écrire, les présidentielles c’est le pouvoir personnel alors que la gauche c’est le collectif. A quand une république sans président(e) ?
    Et je ne le dirai pas assez : prenons exemple sur l’Italie qui par une Primaire à gauche a pu mettre dehors Berlusconi

  3. Alice dit :

    Emmanuel, je crois que vous vous faîtes avoir par l’angle d’approche des journalistes, c’est toujours du « pour ou contre Royal ». A la relecture de l’article, il me semble que vous grossissez même un peu le trait.
    Le PS est plus conscient de la responsabilité collective que vous ne le dîtes, notamment quand il dénonce les effets négatifs de la synthèse du Mans ou souligne le manque de travail collectif. Lors de ma dernière réunion de section, la question des responsabilités dans la défaîte n’a été que peu envisagée sous l’angle de la campagne menée par Ségolène Royal, il en a été de même lors du dernier Conseil Fédéral. Etant donnée l’état d’esprit de chacun, je suis tout à fait confiante dans la volonté des militants de tirer les enseignements des dernières années.

  4. jpb dit :

    Poser les bonnes questions n’implique pas de trouver les bonnes réponses. Il faut tenir compte de l’inertie humaine.

  5. GL dit :

    A l’evidence le travail commence bien dans le 29 et si la presse s’en fait l’echo, c’est au moins parce que l’on y debat encore. Puis-je souhaiter qu’il débute aussi dans ma fédération, pour le moment la grande question se résume a savoir si le calendrier du Parti est bien adapté aux vacances de chacun…il est vrai que dans les naufrages il est bien utile de savoir quel jour nous sommes!

  6. PierKa dit :

    Le sentiment qu’Emmanuel exprime de manque de travail en amont sur le fond a été largement exprimé lors de cet entretien et l’article montre que le consensus a prévalu sur ce point. Il paraissait inévitable que Ségolène finisse par se heurter aux sujets que le parti a refusé d’aborder et sur lequel il n’avait pas (et n’a toujours pas), de fait, de position claire. On doit lui reconnaître le courage de ne pas avoir pratiqué elle aussi la politique de l’autruche, on peut après cela trouver frustrante la distanciation de la candidate face au parti. A nous donc de nous y mettre sans tabou, en étant aussi ouvert sur le monde (le vrai) que possible pour que nous ayons un projet de société clair à proposer à ceux qui nous attendent.

  7. noël dit :

    J’ ai aussi été surpris en découvrant l’article du monde. Dans ma section, je n’avais pas senti autant de tension, quoique le débat y fut vif; mais on en a connu d’autres! beaucoup de choses dans cet article m’agacent.

    je réfléchis encore avant de répondre.

  8. Jacques Canevet dit :

    Il était un parti de militants et l’on pourrait défendre l’idée qu’il est devenu un parti des adhérents. L’attention à l’opinion semble avoir remplacé la stratégie l’union de la gauche, la volonté de rendre le pouvoir a supplanté sa conquête, l’idéologie a fait place au vécu, et la transformation du quotidien pourrait apparaître plus importante que la transformation de la société. Toutes ces questions sont graves, elles méritent d’être posées non ?

    De faire les deux me semble important! Car les deux sont importants.!

    Tu parlais d’émotion JJ , qu’est- ce qui fait adhérer , la raison seule ..Non bien-sure alors quoi ou qui ou quiouquoi? L’intérêt « singulier » ? « pluriels »?
    Sans doute un peu de tout cela! La question que je me pose aujourd’hui c’est pourquoi un grand oncle à peine 17 ans rentre dans les ffi alors que tous ses ainés et beau-frère sont prisonniers et que beaucoup d’autres de son age et plus vieux au mieux sont passif devant les nazis et pire collaborent? Qu’est- ce qui l’a fait rentrer en résistance ????
    Et aujourd’hui qu’est-ce qui peut faire rentrer un être humain en résistance? C’est la question qui faut ce poser , car si untel ou untel adhère , je ne pense pas que cela soit simplement pour adhérer mais pour militer, ce qui veut dire que ces adhérents sont en droits d’attendre que leur parti leur donne les moyens de militer!

  9. Tandin Jean-Pierre dit :

    Il semble que cet article ne soit pas le reflet des différentes sensibilités des militants et/ou adhérents du PS.
    Ensuite faire un distingo sans doute subtil entre MILITANTS et ADHERENTS n’est, à mon sens, pas sérieux et même un peu vieux jeu. J’ai constaté, en tant que secrétaire de section, qu’il y avait autant de  » vieux militants » absents durant la campagne que de « jeunes adhérents » sur le terrain. Comme le chantait G.Brassens  » le temps ne fait rien à l’affaire ».
    Tout ceci me paraît bien partisant et prépare mal à un débat qui devra nécessairement être trans-courant pour aboutir. Ensuite viendra le temps de choisir et je souhaite que ce soit entre courant d’idée et non entre des « écuries présidentielles ».

  10. Nicolas dit :

    Moi je trouve que cette article sent la paille…des écuries.

    Il est « fait », dans le sens où tout dans sa composition a été monté pour arriver au résultat souhaité.

    Après l’article du Nouvel Obs, voici que notre fédération se distingue à nouveau par sa « transparence » toute particulière. Ce n’est plus pour moi un motif de fierté !

    J’attend l’article de l’Express, de Marianne et …du Chasseur Français sur les état d’âme d’une partie de la fédération du Finistère. Pas sûr que tout cela soit bien utile…

  11. Didier dit :

    Allons, forçons davantage le trait!

    Mme Royal ne serait elle pas coupable des défaites de 1995 et de 2002 en plus de celle de 2007? Si j’ai bonne mémoire, c’est aussi elle qui a privatisé à tout va entre 1997 et 2002… horreur absolue, c’est obligatoirement elle qui a libéralisé la fiscalité sur les stocks options pour rendre enfin la vie enfin acceptable aux dirigeants des grandes entreprises…N’a t elle pas décoré ce grand traider – ou « capitaine d’industrie » pour reprendre l’expression exacte utilisé ce jour là- qu’est Bolloré? Ne serait elle pas intervenu auprès de son ami pour permettre au Président de la République de mieux connaître les eaux maltaises?

    En interne, c’est certainement aussi sous son contrôle en 2002 que la majorité a refusé de débattre pour comprendre pourquoi nous avions perdu et d’ajuster ainsi nos propositions? Au Congrès du Mans, ne dit on pas qu’elle aurait pesé de tout son poids politique – à l’époque bien supérieur à celui de dsk et de Fabius – pour arriver à cette Synthèse que les mauvais esprits de l’époque qualifiaient de « molle »?

    Parti de militants ou parti d’adhérents? Ou peut être également parti de courtisans et d’élus…Qui sait..Le Finistère dans tout cela?  » le meilleur des mondes »! Heureusement que tout est formidable, ce qui permet une expression optimale de ce que l’on souhaite : un parti qui ne soit pas seulement un parti de cadres moyens et de fonctionnaires. Un exemple : les réunions du Conseil Fédéral à Brest à 18h30 permettent à ceux du sud du département d’être présents surtout s’ils exercent une profession libérale, salariés dans le privé, ou s’ils ont des horaires de bureau « classiques » ; le secrétariat du seul comité de ville du département fonctionne certainement de manière collégiale et bien sur, aucun cadre du parti – majo et mino- ne souhaite intégrer le Conseil Général sur des critères partisans…heureusement que le premier de nos élus départemental a pour valeur cardinale le mot « intégrité » …la rénovation il ne faut pas seulement en parler, mais la faire, comme dirait un ancien animateur fédéral du mjs…

  12. René dit :

    Je sens comme de l’amertume chez Didier….

  13. noël dit :

    JY Le Drian dit dans le OF d’aujourd’hui quand on l’interroge sur Ségolène: je n’ai plus de champion. C’est bien là le problème.

  14. oups! dit :

    Ségolène n’est déjà plus dans l’histoire des élections présidentielles que la perdante définitive du 6 mai 2007.
    Il faut repartir. D’un meilleur pied, avec plus de détermination, moins d’improvisation et plus de sincérité.
    Ce ne sera pas forcément facile.

  15. noël dit :

    Je profite de ton blog JJ pour passer une petite annonce:

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