Voilà, c’est fini. L’Assemblée a adopté ce soir et à main levée le projet de loi avec les seules voix de la majorité UMP et Nouveau Centre, nous avons voté contre.
Ce n’était pas, à l’origine, notre intention. Nous étions tenté de choisir l’abstention tant nous étions persuadés qu’il fallait une profonde réforme des universités et nous avions donc retenu le principe d’une attitude constructive.
Les lois Faure de 1968 et Savary de 1984 ne sont plus suffisantes et l’autonomie peut apparaître comme une nouvelle piste. Certes, le terme existait dans ces lois mais les facs sont toujours financées en fonction de critères nationaux, le patrimoine immobilier appartient toujours à l’Etat qui l’entretient fort mal, les procédures de recrutement sont longues et largement critiquées, les carrières des enseignants dépendent uniquement de la qualité de leur recherche et les bourses pour les étudiants sont octroyés par l’Etat.
Il y avait donc matière à agir concrètement. Tel ne fut pas le cas, puisque les seules vraies réformes touchent « gouvernance » des universités. Dorénavant, le président, dont les pouvoirs seront renforcés, sera élu pour un mandat renouvelable de quatre ans par un conseil d’administration qui ne comprendra qu’entre 20 et 30 membres dont « 7 à 8 » personnalités extérieures à l’établissement.
De plus, les universités pourront mettre en place un budget global, recruter plus facilement des contractuels, moduler les obligations de service des enseignants-chercheurs et gérer les primes de l’ensemble des personnels. Ce qui, de notre point de vue, pourrait ouvrir la voie à une certaine privatisation de l’enseignement supérieur…
Bref, une occasion manquée de traiter au fond les problèmes que connaît notre enseignement supérieur.
A part le fait d’y avoir passé 5 années, qui plus est heureuses, il y a 30 ans, et d’avoir toujours été boursier, je ne connais qu’assez mal les problèmes actuels de nos universités.
Mais que les bourses soient octroyées par l’Etat me semblent plus que normal.
Il est ou le problème des bourses d’Etat ?
Réaction de JJU :
Mon propos n’était pas de remettre en cause le fait que l’Etat conserve le financement des bourses, que de replacer son rôle dominant dans l’enseignement supérieur, rôle que malheureusement il assume fort mal…
Réaction de tamtam
OK, OK …
Perso le rôle dominant de l’Etat ne me gêne pas, qu’il l’assume plus ou moins bien, pas très bien ou mal est le problème.
Mais transférer aux régions, par exemple, des responsabilités qu’elles n’assumeraient éventuellement pas, ou sur des politiques très différentes, serait tout aussi problématique.
La question n’est pas de savoir qui contrôle quoi mais comment le travail est fait et donc aussi avec quels moyens.
Je ne vois que l’Etat pour être le garant de cette « égalité » de moyen(s),
pour l’université comme pour la SNCF, EDF et les services publics en général, que l’on veut ramener à des « services au public ».
Ces questions font peut-être parti du fameux débat qui n’a pas eu lieu depuis 5 ans ou me trompé-je ?