On croyait que le marché s’était imposé à tous avec la chute du communisme et voilà qu’il est remis en question par la gratuité.
En ces temps pluvieux ma fille passe quelques heures devant cet écran à télécharger des épisodes de ses séries préférées. Pour elle, la gratuité semble évidente. L’idée est, de fait, généreuse. Aucune limite de fortune pour se distraire, s’informer ou se cultiver. Cela ressemble au vieux schéma communiste.
Mais les créateurs et entrepreneurs rétorquent avec justesse : si tout est gratuit comment serons nous rémunérés ? Qui paiera la production ? La publicité ? Et qui fera le tri des œuvres ? Une sorte de super audimat ? Les propriétaires des tuyaux de diffusion, devenus ainsi nouveaux maîtres du monde ?
La gratuité est donc la base d’un nouveau retournement philosophique. Le monde va-t-il devenir celui d’un capitalisme monopolistique ? Le marché libre est-il si condamnable et injuste ?
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Elle pirate ?
« Dès lors, le téléchargement illégal fait partie intégrante du phénomène Internet et les logiciels pair-à-pair deviennent les nouvelles applications à la mode. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pair_%C3%A0_pair
C’est aller un peu vite, je pense, car la gratuité ne concerne que certains produits, et c’est là que je trouve le retournement philosophique captivant- et génial !
Seule une partie de la culture est gratuite, celle qui est le plus connu, qui a le plus de succès, autrement dit tout ce qui est « mythique » et qui constitue un élément incontournable de notre culture. Que les chansons de Brassens soit gratuite, ça me paraît tout à fait normal, c’est quelque chose qui fait partie du fond de notre culture et qui doit pouvoir être connu et accessible à tous. Pour prendre des exemples plus récents, que des extraits de jounreaux télévisées ou des séries à très grande audience soit accessible gratuitement, je trouve ça entièrement normale, c’est la rançon de leur succès : des séries comme Friends ou Urgences, des artistes comme ceux de la Star Academy ou des films comme Taxi ou Les Bronzés ont atteint un tel niveau de notoriété, font tellement partie des références courantes ou du fond de la culture populaire que leur gratuité me paraît tout à fait logique.
En revanche, dès que l’on veut sortir des sentier battus, accèder à quelque chose de moins classique, là il faut rentrer dans le payant. Pour prendre l’exemple de la musique bretonne, on pourra certes trouver sur les réseaux de téléchargement les meilleurs titres d’Alan Stivell et de Dan Ar Braz. Normal, pour les raisons que je viens d’expliquer. Mais si on veut entendre la dernière crétation d’un Bagad, écouter des chants avec la magnifique voix de Sophie le Hunsec, pouvoir profiter d’un artiste moins connu, différent, en dehors des grand circuit commerciaux, une seule solution : acheter son disque, aller voir son concert.
Finalement le « système » s’équilibre assez bien tout seul je trouve : ce qui a beaucoup de succès devient accessible gratuitement, le reste continue à se trouver, se vendre, dans les réseaux culturels commerciaux habituels.
Etienne, Brassens n’est pas mort depuis soixante-dix ans…
http://www.commentcamarche.net/droits/copyright-auteur.php3
Ce pose effectivement le problème de l’indépendance!
Indépendance des producteurs comme les artistes, las agriculteurs, les états..etc, face à certains monopoles comme MONSANTOS pour les semenciers!
Donc des dépendances
Les dépendances non liées à l’usage d’une substance
• DSM-IV: Troubles du contrôle des impulsions non classés
ailleurs ?
• Exemples de dépendances non liées à des substances:
- Jeu pathologique (apparaît dans le DSM-IV)
- Achats compulsifs (e.g., Lejoyeux & al., 2000)
- Jeux vidéo (e.g., Tejeiro & al., 2002)
- Internet , téléphone portable ?
• Exemples de manifestations:
- Consommation plus importante (jeu pathologique, achats
compulsifs) ou pendant une période de temps plus longue (ex:
jeux vidéo, internet) que prévue.
- Impact sur les activités professionnelles, sociales
- Problèmes financiers
8. Utilisation problématique du
téléphone portable et impulsivité
• L’utilisation intempestive du téléphone portable peut être à la
source de différents problèmes :
- Financiers (e.g., Funston & McNaill, 1999)
- Usage du téléphone dans des lieux interdits (e.g., Bianchi &
Phillips, 2005)
- Usage dangereux du téléphone portable, par exemple en
conduisant ( e.g., Violanti, 1998)
- Sentiment de dépendance à l’égard du téléphone portable
(Billieux et al., en préparation)
Position adoptée par Utopia, université d’été 2006
Moi je suis pour ce texte(Canevet)
Les systèmes de brevet ont vocation à protéger une activité inventive afin d’inciter les entreprises privées à investir dans l’innovation.
Le principe de brevetabilité ne doit pas s’opposer au modèle de société défendu par Utopia. Pour Utopia :
* la santé est un droit fondamental inaliénable ;
* le vivant est un bien commun. Comme tous les biens communs, le principe de propriété privée ne peut s’y appliquer ;
* la préservation de l’environnement est une priorité absolue. La course aux brevets, notamment en matière d’OGM, ne doit pas faire courir de risque environnementaux et sanitaires inconsidérés.
Aussi, Utopia propose et défend :
* une limitation stricte de la brevetabilité du vivant.
En aucun cas ne peuvent être brevetés les découvertes concernant
– les séquences d’ADN,
– les molécules naturelles.
Le brevetabilité doit être limitée aux applications clairement définies et ne peut porter sur les résultats de la recherche fondamentale publique.
Ceci passe par l’abrogation de la Directive 98/44/CE autorisant la brevetabilité très large du vivant.
1. les principes de brevetabilité doivent être différenciés (notamment en termes de durée et de protection) selon :
– la nature de l’invention, afin de tenir compte des moyens engagés et de son intérêt social ;
– le niveau de développement des pays. En particulier, les instances internationales devront être dotées de compétences afin de limiter les pressions que les pays détenteurs de brevets pourraient faire subir aux pays en développement ;
– des intérêts de premier ordre en matière sociale, sanitaire ou environnementale. Sur décision judiciaire ou sur la base de décrets, l’autorisation d’utiliser un brevet pourra être accordée.
Les missions de l’Office Européen des Brevets (OEB) devront s’étendre afin d’évaluer la liberté de recherche et l’exploitation des brevets et de favoriser la mise en commun des technologies de base.
Les accords négociés à l’OMC en matière de propriété intellectuelle (ADPIC) doivent être dénoncés et renégociés sur ces différents points et, en particulier, en matière d’accès des pays pauvres aux médicaments.
* l’élaboration de propositions de type copyleft sur le modèle des logiciels libres, s’appuyant sur une recherche publique forte.
Parallèlement à ces mesures concernant la propriété intellectuelle, Utopia défend une politique visant à investir massivement, au niveau européen, dans la recherche publique sur les biotechnologies et sur les médicaments en associant à ces travaux les pays démocratique du Sud pour permettre un transfert progressif de technologies et de savoir-faire et pour développer des médicaments spécifiques aux problèmes de ces pays. Utopia souhaite également que soient créées les conditions d’un dialogue entre la société et les scientifiques afin de décider des priorités en matière de recherche.
Aller par exemple sur http://www.myspace.com/ et vous trouverez une multitude de groupes musicaux qui vous proposent leur musique en téléchargement gratuit. Qui réclame une juste rémunération ? Les artistes connus comme Michel Sardou, Johnny Hallyday, Maxime Le Forestier etc… Grâce au téléchargement pirate, l’avenir sera peut-être débarrassé de ces super-stars trop payés au profit une multitudes d’artistes qui auront droit alors à une juste rémunération
Pour les films et les séries, avec la télé par l’adsl comme je peux en bénéficier à Quimper, il est possible aujourd’hui pour pas très cher de visualiser n’importe quel film ou série. La grille figée des émissions de tv a-t-elle encore un avenir. L’avenir n’est-il pas dans cette diffusion a la demande qui rendra le téléchargement pirate inutile.
Coté informatique quel est l’avenir Linux ou Windows ? Les logiciels libres ou Bill Gate et ses super-profits ?
A ce sujet, je vous rappelle que vous avez toujours la possibilité de signer la Charte des Logiciels Libres
http://www.candidats.fr/legislatives2007/?action=liste_candidats&circonscription=121
Cela vous permettra d’avoir des arguments pour vous défendre lorsque vous passerez au tribunal pour téléchargement illégal car je suppose que votre fille utilise votre connection internet
La gratuité n’est que le juste rééquilibrage d’un marché qui souffre de distorsions liées aux ententes tacites (ou non) entre les grandes « majors ». En entretenant un prix des albums volontairement élevé, ces entreprises tirent de substantiels bénéfices des artistes qu’elles distribuent sans réfléchir à la réalité du marché. Il suffit de voir aux Etats-Unis où le prix des disques a baissé pour faire face au piratage (avec succès).
Conclusion, le téléchargement gratuit fait baisser de façon illégale mais légitime le prix moyen des albums de musique. Prix moyen auquel aboutirait le marché « légal » si les distorsions pre-citées n’avaient pas cours!
Merci aux pirates pour avoir fait respecter le sacro-saint équilibre du marché!
@PierKa
Merci aux violeurs, aux voleurs et aux assassins, grâce à eux nous disposons de la police qui nous protège efficacement, aux avocats qui les défendent, aux lois qui nous protègent, et aux prisons qui en les abritant diminuent le nombre de chômeurs…
gratuit c’est vite dit : les disques durs, les clés USB, les cartes mémoires, les dvd vierges … sont soumis à une taxe destinée à la rémunération pour copie privée, et on parle bientot d’étendre cette taxe aux téléphones portables
Moi je suis pour le téléchargement gratuit des comptes bancaires des Pinault Arnault et consors ….
))
Je dois être un peu bouché à l’éméri ces temps-ci mais j’ai pas l’impression d’avoir tout saisi.
« La gratuité est donc la base d’un nouveau retournement philosophique. Le monde va-t-il devenir celui d’un capitalisme monopolistique ? Le marché libre est-il si condamnable et injuste ? »
Retournement philosophique ? En général il me semble qu’on est plus attiré par ce qui est gratuit, moins cher, ou gratifié d’un cadeau à x balles.
Ca fait un certain que ça dure.
Capitalisme et monopole, l’élimination du concurrent ou du plus faible ne fait-il pas partie intégrante du système capitaliste.
Le monopole, qu’il soit local ou mondial aussi.
Le marché libre c’est le libéralisme économique et ses extensions néo et ultra ?
Pour être injuste il l’est.
@ jpb, diminuer le prix des disques fait mécaniquement baisser le téléchargement illégal, je vous laisse la liberté du raccourci qui consiste à penser que faire baisser le chomage fera baisser le nombre de prisons. Mais il me semble qu’un de mes camarades premier ministre avait reconnu la naïveté d’un tel raccourci…
Le marché continue à exister malgré la démarque inconnue. Dans un supermarché, on continue à passer aux caisses. Faut bien payer avec la TVA et autres impôts les émoluments des députés, ou alors notre ami JJU vivrait’il de l’air du temps ?
C’est gratuit quand c’est un cadeau, par exemple les vacances de Nicolas Sarkozy à Wolfeboro, autrement il y a toujours quelqu’un qui paye. Rien n’est gratuit dans la nature, le second principe de la thermodynamique le démontre. Il y a toujours un coût, même oublier de passer à la caisse ne modifie pas la problématique…
jpb, c’est là que tu passes complètement à coté du retournement philosophique à l’oeuvre : sans parler du fait que le marché se met à une forme de gratuité via l’illimité (quelque chose qui est illimité, c’est quand même une consommation gratuite, une fois payé le droit d’accès), on est là dans toute la problématique du libre. Et oui, il y a bien oyen de développer du gratuit, notamment pour les activités, comme la culture, où les coûts sont faibles et pris en charge par des passionés. Cela concerne tant des groupes amateurs qui mettent en accès libre des chansons composées dans un garage, qu’un photographe mettant gratuitement à disposition ses oeuvres, qu’un poète voulant faire partager ces écrits, ou encore un érudit ou un spécialiste partageant son savoir sur une encyclopédie libre. Et je ne parle même pas de tous les programmeurs et autres férus d’informatique qui créent des milliers de logiciels utiles ou loufoques, juste pour le plaisir et pour le mettre à disposition de tout le monde (j’ai trouvé un super minuteur pour la cuisson des oeufs hier !
).
C’est là que je rejoins complètement Jean-Jacques : on dit notre société de plus en plus individualiste, mais la jeunesse se montre résoluement solidaire et de plus en plus désintéressés. pour toute une génération, plongée dans l’informatique et dans cet univers de rencontre et d’échange non marchand, se rendre des services, s’apporter des choses gratuitement est complètement normal et naturel, il nous suffit de savoir qu’en retour une communauté d’internautes ou des passionés sera prèt à nous rendre d’autres services lorsque nous en aurons besoin pour participer. C’est toute la base de fonctionnement de Wikipedia ou de services comme Yahoo Q/R, mais aussi des sites communautaires type mySpace…
Si Gandhi savait qu’il nous suffirai d’ordinateurs pour créer le premier ashraam mondial
Juste une précision : je ne dis aps que les supermarchés vont disparaitre ou qu’à terme tout sera gratuit, bien sur que non, mais juste que tout ne peut pas se réduire à une logique de cout et qu’une part croissante de nos activités v’a s’en démarquer et sortir de ce cadre et de cette vielle logique marchande.
Etienne, ce n’est pas par exemple parce que je participe au mouvement gratuit et libre: http://jeanpierre.becker.free.fr/usine/index.html que cela supprime le droit d’auteur et légalise le piratage et supprime la société marchande. Tout cela coexiste et le changement pré-cité n’existe pas tout simplement. Il y a simplement des gens qui acceptent d’offrir et de faire des cadeaux en plus grand nombre.