Dans le Télégramme d’hier, le nouveau président de l’UBO, Pascal Olivard saluait « avec enthousiasme » la nouvelle loi sur les universités. Sans vouloir doucher cette ferveur, je viens de publier un communiqué lui rappelant quelques aspects de ce texte voté à marche forcée (21 h de débat en 5 séances réparties sur 3 jours).
- C’est une occasion ratée. François Fillon lors de son discours de politique générale le 3 juillet, disait vouloir « s’engager à rebâtir l’université française en conduisant un jeune sur deux vers un diplôme de l’enseignement supérieur ». Au final, pas un mot sur les étudiants dans la loi. Et chacun continuera à se désoler que 90 000 d’entre eux quittent l’université sans diplôme…
- C’est une illusion. Alors que Nicolas Sarkozy avait, lors de la campagne présidentielle, désigné l’enseignement supérieur et la recherche comme la priorité des priorités, la loi ne prévoit aucun euro supplémentaire en faveur des universités. Si un Président veut « verser des primes d’intéressement » comme l’évoque Pascal Olivard, il devra le faire à budget constant…
- C’est une impasse. Le gouvernement a prévu l’expérimentation pour les biens immobiliers dont se félicite Pascal Olivard. Mais rien n’est prévu en matière d’évaluation précise de ces biens. Et comment pourrait-on envisager une convention entre une université et une région par exemple sans remettre à plat la dotation globale de fonctionnement des établissements ? Le ministre a pourtant refusé de revoir ces critères en tenant compte notamment de la structure sociale des universités, du nombre d’étudiants en première année ou du nombre de diplômés.
Au total, il est à craindre que ce texte ne change rien au fonctionnement de nos universités alors même que pourtant chacun s’accorde à trouver notre système peu efficace, inégalitaire et inadapté.