Olivier Besancenot veut construire d’ici un an un nouveau parti « anticapitaliste » qui supplanterait la LCR, c’est ce qui ressort de leur université d’été de ce week-end.
Rien de neuf en réalité. Au hasard de mes archives, je viens de remettre la main sur une déclaration d’Alain Krivine du 16 juin 1998 « Il faut rassembler au sein d’une organisation révolutionnaire les forces radicales » et faire « un grand parti anticapitaliste ». Il se disait même prêt « à changer de nom » de son organisation.
Et au lendemain de l’élection présidentielle de 2002, on retrouve une tribune libre parue dans Marianne, le 17 juin, où Besancenot se prononce pour « un grand parti de la gauche radicale et anticapitaliste » qui rassemblerait, précisera-t-il le 20 novembre dans le Figaro « des militants de la gauche plurielle, des organisations révolutionnaires et des militants actifs dans le mouvement social ».
En janvier 2003, dans Libération, il confirme qu’il s’assigne « comme premier objectif la construction d’une nouvelle force politique résolument à gauche et anticapitaliste ». Ce que reprendra Alain Krivine, le 1 août dans le même quotidien en affirmant « Ce qui rend plus que jamais nécessaire pour nous la création d’un grand parti à gauche de la gauche, résolument anticapitaliste ».
Puis le 2 novembre 2003, le 15ème congrès de la LCR, se clôt par l’adoption d’un appel à la création d’un « parti anticapitaliste de masse, écologiste et féministe ».
la LCR, le parti des radoteurs. Il en faut, car la focalisation sur le discours marxiste inaplicable au réel fait des dégats neuronaux. Heureusement que nous avons DSK. Si l’on poursuit sa pensée et que l’on cherche à l’appliquer dans le réel, on tombe sur le « Nouveau Parti Socialiste » avec sa devise, « + et mieux ». C’est donc à l’évidence le fond du courant strauss-kahnien (Socialisme et Démocratie) qui l’emporte sur les autres courants qui ne disposent pas d’une grille de lecture et de vision cohérente et acceptable débouchant sur une possibilité de gouverner efficacement le pays. Je suis donc optimiste sur un sursaut d’une part importante des militants du PS, ceux qui disposent d’un esprit critique, ce qui impliquera de se décharger des poids morts, incapables de formater autrement leur esprit, victime du culte de la personnalité en sus, qui pourront aller se réfugier au PC, chez Arlette, et chez Besancenot. Pour les verts, leur seul espoir est de venir fusionner au NPS, car nous avons intégré l’écologie comme cadre dans lequel nous plaçons l’humain au centre de notre discours politique. Mais comme nous sommes plus nombreux qu’eux, c’est à eux de venir. Au final, on va perdre une partie des militants et en gagner d’autres. Le PS est mort, vive le NPS.
Drôle de manichéisme, jpb, pour quelqu’un qui se sent si en prise avec le réel, on pourrait s’attendre à davantage de nuances.
L’éternelle duplicité de la ligue… et ses pseudos audaces. Elle pointait déjà en 1983 la « dérive sociale-libérale » du PS et l’effondrement du PCF, prétendant sans doute nous révéler une vérité qui nous serait cachée, nous pauvres sociaux-libéraux non initiés aux grands textes historiques du père Léon. A croire que ses militants n’ont pas de mémoire, ou ne restent pas suffisamment longtemps (ou finissent au PS )
C’est malheureusement un peu triste; il serait à craindre que tous ces braves ne soit les premiers à bénéficier de l’échafaud, dans l’hypothèse d’un grand parti révolutionnaire.