Les candidats ont jusqu’à ce soir minuit pour se présenter mais il ne fait maintenant plus guère de doute qu’Abdullah Gül sera le prochain président de la République Turque.

Les seules forces parlementaires de son parti l’AKP (341 sur 550 sièges) ne suffisaient pas pour lui permettre de franchir la barre des 367 députés nécessaire pour valider le scrutin. Il lui fallait donc l’appui d’un autre groupe. Le MHP (parti de l’action nationaliste aux accents xénophobes et autoritaires dont le passé est marqué par les violences) qui dispose de 70 élus, vient de le lui apporter.

La grande assemblée nationale procèdera demain à un premier tour de scrutin. Si la majorité qualifiée n’est pas atteinte, un second tour est prévu pour le 24 août et un troisième le 28 août où, il suffira de rassembler la majorité absolue (276 voix) pour être élu.

A écouter cette vidéo de CNN, le jour où Recep Tayyip Erdogan annonça la candidature de l’actuel ministre des affaires étrangères, on imagine le climat de demain…

Le Conseil Constitutionnel, que nous avions saisi, vient donc de valider la loi votée en juillet sur « dialogue social et la continuité du service public dans les transports terrestres réguliers de voyageurs » et je le regrette.

Le gouvernement s’est acharné à la présenter comme la concrétisation de l’engagement de Nicolas Sarkozy d’instituer un service minimum dans les transports.

L’idée n’est pas nouvelle : elle a fait l’objet de 15 propositions de loi de l’UMP ces dernières années. Elle appartient au patrimoine idéologique de la droite ; elle est de ces mots d’ordre qui enflamment les meetings de l’UMP mais ignorent totalement la réalité.

Ce texte est, en effet, un mensonge car il ne prévoit absolument pas de garantir un fonctionnement des transports trois heures le matin et trois heures le soir comme l’évoquait le candidat de l’UMP pendant la campagne présidentielle ! En effet, les techniciens ont calculé qu’une telle mise en œuvre nécessiterait la présence de 90 % du personnel de l’entreprise. Si bien que la nouvelle loi se contente de viser l’optimisation des moyens disponibles les jours de grève. Ainsi dans l’hypothèse où 100 % des personnels seront en grève à la SNCF, il n’y aura en tout état de cause aucun service !

Enfin, le gouvernement et la presse se sont bien gardés de diffuser ces chiffres : la SNCF n’a enregistré que 0,8 jour de grève par agent en 2006, et ce taux est même tombé à 0,13 au premier semestre 2007 ! De même, il est inférieur à 0,4 à la RATP. En 2006, moins de 3 % des incidents ayant entraîné une perturbation à la SNCF provenaient de mouvements sociaux. Les 97 % restants sont dus à la vétusté des lignes, aux défauts de maintenance et au manque de personnel.

Le pain et les nouilles vont-ils devenir de nouveaux signes extérieurs de richesse ? On va en entendre beaucoup parler car la flambée mondiale des cours des matières premières agricoles risque de peser sur les produits alimentaires courants.

En un an, par exemple, le prix du blé a bondi de 50 %, celui du maïs de 52 %, celui du soja de 40 %, celui du beurre de 50 %, celui de la poudre de lait de 85 %. Plusieurs facteurs expliquent ces hausses : l’augmentation de la demande mondiale, les mauvaises récoltes dues à la sécheresse en Australie ou en Ukraine, le développement des biocarburants et la spéculation des fonds d’investissement qui ont repéré la bonne affaire.

Cette envolée des prix commence à se répercuter en chaîne : les aliments pour le bétail sont plus chers pour les éleveurs, tout comme les matières premières des industries agroalimentaires…

Pour autant, rappelons que selon l’Association générale des producteurs de blé, le prix des céréales n’entre que pour 4.2 % dans le prix d’une baguette !

Cela fait partie des références magiques. On dit « homérique » sans rien savoir d’Homère. On dit « dantesque » sans avoir lu la « Divine comédie ». Et on dit « machiavélique » sans avoir ouvert, par exemple « Le Prince ».

Le numéro spécial du Nouvel Observateur publié cet été vient donc à point pour découvrir celui qui vit le jour le 5 mai 1469 à Florence. Et ce ne sera pas la moindre des surprises du lecteur que de constater que, pour Machiavel, l’art politique consiste non pas en une visée de l’idéal mais dans une pesée lucide des possibilités propres à chaque situation, ce qui permet de rabattre le juste sur le nécessaire.

Tel est donc le paradoxe de sa pensée : aux antipodes de l’absence de scrupules et du cynisme, elle promeut le thème de la responsabilité civique partagée par tous les citoyens quelle que soit leur condition sociale.

En fait, alors que résume souvent son œuvre par « la fin justifie les moyens », il a, en réalité, moins écrit des maximes de domination que des règles de maîtrise des circonstances. Instructif.