J’ai terminé hier la bibliographie de François Le Clerc du Tremblay. L’homme est connu, si l’on peut dire, tant son activité renvoyait à la pénombre des cloîtres et à l’obscurité des cabinets secrets. En effet, il fut le principal collaborateur de Richelieu, celui que l’on appela «le père Joseph » en raison de sa conversion.
C’est peu après sa mort que sa réputation se forgea et c’est au XIXe siècle qu’elle se figea. Alfred de Vigny l’associa à sa détestation de l’Eminence rouge. Jules Michelet ne fut pas non plus très aimable lorsqu’il brossa le portrait d’un capucin «vieilli dans la diplomatie» ayant le «goût et le talent de la police».
Le double exploit de faire de son nom de clerc et de son surnom des noms communs apparaît donc bien cher payé. Avec la biographie – souvent un peu trop érudite – j’ai découvert que François Le Clerc du Tremblay ne méritait ni tant de lazzis, ni tant de louanges.
Car si le capucin fut bien le conseiller très apprécié du cardinal de Richelieu, il n’en inspira pas toutes les orientations politiques. Et s’il eut de l’influence sur Louis XIII et Richelieu, elle ne fut ni occulte – son intense activité diplomatique s’exerçait au vu et au su de tous – ni plus étendue que le niveau moyen d’intrigues et de mauvais coups qui constituaient l’ordinaire des sociétés de cour de l’époque.
Mais le principal apport de cet ouvrage réside dans la compréhension de ces deux Eminences, rouge et grise, qui bien que réunies dans l’action, obéissaient à des desseins différents. Sous la pourpre cardinalice, la passion était tout entière politique. Sous la bure grise, elle restait fondamentalement mystique. La grande affaire du Père Joseph ne fut-elle pas ce projet de croisade contre les Turcs qui longtemps l’occupa… et capota. Le capucin vivait pour le triomphe de la «vraie» religion. Le cardinal agissait pour la gloire de son roi.
Sujet toujours d’actualité, si je prend l’exemple d’aujourd’hui avec le DIACONAT .En effet être ordonné diacre c’est être au service de Dieu et des Hommes dans l’obéissance à l ‘Eglise (a qui il rend des comptes) , et on peut être au service de ses frères dans l’obéissance à Dieu sans être dans l’obéissance de l’église par une règle de vie ou autre contrat ( de manière complètement personnelle ou dans une association) comme il se doit pour tout Catholique. Le Père Joseph que je ne connais pas (mais que je souhaite connaitre)est comme tu dit JJ dans les deux liens Eglise (les capucins ont une règle de vie) et Richelieux. Richelieux Cardinal est un Prince de L’Eglise aux service d’une cause quelle soit royale ou personnelle dicté par Dieu ou par conscience politique !