Vive la nation ?

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place_de_la_nation_1.jpgHier jai présidé au siège du PS à Solférino, la première réunion de la commission chargée de préparée le forum du changement « les socialistes et la nation» qui devra se tenir le 24 novembre a Avignon.

La participation était moyenne au regard du nombre théorique des membres de cette commission. En effet, si je peux compter 34 membres sur la circulaire, nous n’étions que 14 a 19 h dans la salle… Il manquait même Razzy Hammadi, l’un des deux rapporteurs.

L’essentiel de nos échanges a évidemment porté sur le périmètre de notre forum. Avec une interrogation sur le choix du sujet : pourquoi « les socialistes et la nation » et non pas « les socialistes et la France « ?

A priori, au plan philosophique ou politique, la notion de nation n’est pas compliquée. Comme beaucoup de formes politiques, elle n’est ni un mal, ni un bien. Tout dépend de l’usage qui en est fait. Elle est d’ailleurs dans le monde d’aujourd’hui, un ressort politique au moins aussi puissant que la démocratie sinon plus.

Elle est aussi une des plus souples entités politiques car on y met presque tous les contenus possibles et contradictoires. Cette infinie diversité est sans doute une des sources de vitalité, de continuité et de regénération du récipient national. Sauf qu’en France, le terme est lourd de sens…

Mais avant même d’avancer sur ce point, quelle est votre propre définition ?

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13 réponses à Vive la nation ?

  1. jpb dit :

    Mais c’est une très bonne question. La nation, c’est l’ensemble de la population et du territoire à un moment donné. C’est donc variable avec le temps. C’est dynamique. Ce n’est pas la France, qui est un territoire, un esprit, l’esprit du territoire de la population. C’est un concept que j’ai eu beaucoup de mal à définir et dans lequel me reconnaître. C’est une communauté de destins. C’est l’étape avant la prise en compte de l’humanité dans sa globalité. C’est donc le lien entre l’individu et le collectif pris dans le sens internationaliste. Nous ne pouvons donc pas en tant que Socialistes, surtout d’inspiration SD nier ce point d’ancrage dans le réel, à moins de nous en couper.

  2. bernard dit :

    Ah Renan! Renan! Combien d’erreurs n’a t-on pas faites en commençant par : La Nation, ce qu’elle n’est pas…..
    La nation c’est peut-être ce que j’ai envie de défendre; non pas d’interdire, mais combattre pour ce qui me tient à coeur.
    Au delà l’entité nation ce sont des valeurs à défendre, mais comme j’estime que ces valeurs sont internationales, il n’y a plus beaucoup la notion de nation.

    Je ne suis pas plus charentais (où je suis né) que breton (où je vis) que français (sur ma carte d’identité) ou européen (ce que je souhaite).

    J’ai mes habitudes de français, mais je n’opposerais pas ces habitudes (ou plus exactement « habitus » suivant Bourdieu) à un « étranger » . Pour avoir vécu 10 ans dans un petit village lorrain entièrement tourné, économiquement et socialement vers la Sarre ( l’allemagne quoi !) j’y puise une bonne expérience personnelle, mais pas je n’y trouve pasde creuset à l’idée de nation Française.

    Curieux sujet que nation et socialisme, socialisme national ou international (y-a-t-il une opposition?) nation française, par opposition à la nation corse évoqué par Jospin en son temps, ou basque ou bretonne ou bigoudenne voire de Saint guénolé !!. Puisque chacun tient tant à son pré carré.

    Pour revenir à Renan la nation c’est souvent bâtie contre et dans la bagarre. Depuis les soldats de l’an II qui criaient « Vive la Nation » en se battant à Valmy, aux dictées que mon père écrivaient en 1913 : » Ils faut casser la gueule aux boches pour que revive la Nation Française » ,en passant par des basques qui expriment leur nation–nalisme à travers des attentats mortels, le mot nation a pour moi des relents belliqueux.

    Societé française et socialisme voilà qui aurait été intéressant?

  3. Tandin Jean-Pierre dit :

    Comme on dit  » c’est une bonne question et je te remercie de nous l’avoir posée « . Il est vrai que nous apprenons dans les livres d’histoire que la Nation Française est née à Valmy. Curieusement il n’y eu pas de bataille à Valmy, aucun coup de feu ne fut tiré. C’était sans doute un bon signe !
    La Nation est ce qui nous vient du passé et tend vers l’avenir, en ce sens qu’elle est un concept qui a évolué au fil du temps et qui doit naturellement poursuivre cette évolution.
    La Nation c’est ce que les français de toutes origines en ont fait et elle sera ce que nous en déciderons. Il faut être vigilant et rechercher toujours ce qui nous unis plutôt que ce qui nous divisent.
    Les socialistes et la nation est je pense l’occasion de montrer l’approche différente de la gauche et de la droite.
    Par exemple :
    - les tests ADN pour le regroupement familial thème du moment.
    - la façon de faire vivre la solidarité pour la Sécurité Sociale que j’appellerai la « Solidarité Socilale » et les franchises décidées par le gouvernement.
    - le principe de la laïcité qui est une valeur fondatrice de notre république et le meilleur moyen du bien vivre ensemble dans le respect des convictions de chacun.
    - la nation ce n’est pas le nationalisme et les nations peuvent s’unir. C’est un homme de gauche, un français Léon Borgeois, qui a été à l’origine de la Société des Nations … il a eu à ce titre, il me semble, le prix nobel de la paix
    Cest, à mon sens, un thème important sur lequel les socialistes doivent définir leurs positions, ce qui évitera les aproximations et les erreurs de la campagne présidentielles. On voit bien qu’elle dérive une droite décomplexée peut faire prendre à cette notion. Je pense – sans cocorico, je ne suis pas breton » que les socialistes bretons peuvent apporter un plus et je te souhaite de pouvoir nous mettre au clair sur ce bel idéal.

  4. Jean-Louis dit :

    Je suis d’accord avec les commentaires postés plus hauts: la nation, c’est le point d’ancrage, celui qui permet d’être à la fois singulier, mais aussi de se reconnaître au sein d’une comunauté qui partage des valeurs et une culture.

    Je pense aussi que la nation ne doit se concevoir qu’avec les notions de solidarité et de partage. A quelques niveaux que ce soit il ne faut y associer aucune notion d’exclusion.

    A l’heure où se décline toutes les formes d’individualisme, mettre la nation au centre de nos propositions de socialistes me semble très judicieux.
    Il est vrai qu’accoler les mots de nation et de socialisme est lourd de sens.
    Je préfèrerai que l’on parle donc de solidarité nationale, universelle et démocratique.

  5. Jacques Canevet dit :

    La nation ,territoire, géographie, histoire.Vous n’aurez pas L’Alsace et la Lorraine l’Algérie Française,la révolution, la terreur, l’occupation, la collaboration,l’esclavage,le front populaire, mai 68. Mais aussi mon petit coin de paradis au sud des monts d’arrée en cornouialle .j’allais oublier la CMU les 35h. tous les membres de ma famille prisonnier ou FFI,l’indo… Ya de quoi faire JJ De tout coeur avec toi.

  6. noël dit :

    Il faut dire qu’au cours de la dernière campagne, la nation le drapeau et la marseillaise ont été des thèmes portés par ségolène, ce qui a pris plus d’un de court, moi le premier, je n’ai pas de drapeau français chez moi, et je ne me vois pas en mettre un le 14 juillet.

    La nation de Renan est totalement subjective comme il le dit lui-même.
    Mais la nation de 1789, a donné l’exemple en europe et au monde, même si les concepts sont différents d’un pays à l’autre ( exemple: le tournoi des 6 nations ne défont le royaume uni; UK).

    A valmy, la première matinée après le brouillard, il y a eu une cannonade qui a fait 300 morts coté français et 184 morts dit-on coté prussiens. La victoire; c’est que les prussiens n’étaient pas en état de combattre, à cause de la « courée », dysenterie. Il ne faut pas exhalter n’importe quoi, restons, soit, aux mythes fondateurs.

    On sait bien entre nous que notre conception nationale est unique dans le monde faisant coïncider, le peuple, l’état; et le citoyen devient nationalitaire . Avant la guerre (la dernière) nos cartes d’identité française mentionnait citoyenneté tandis que maintenant c’est nationalité!

    Je ne me sens pas du tout porté par la nation. Je sais bien qu’en bretagne et ailleurs; basques occitans, mosellans ou autres savoyards, il y a une nouvelle cristallisation, mais ces peuples ne sont pas des nations au sens politique du terme.

    Je pense qu’il faut élargir notre horizon et voir ce qui se passe ailleurs dans le vaste monde. Le bonheur de la politique, c’est de rendre les gens heureux et non de les enfermer dans des carcans fussent-ils nationalistes.
    Au nom de la nation, je ne vois pas qu’on revienne sur le régime concordataire à l’est de la france. Voyez comme je parle: l’est, ne définit pas une entité géographique qui existe pourtant.

    La régionalisation dans sa pratique n’a pas que je sache de revendication nationale, sauf peut-être en corse.

    Au nom de la nation ne réagissons pas comme guy mollet à propos de l’algérie et des algériens.

  7. tamtam dit :

    Je les sens mal barrés les forums à Hollande.
    Comme d’hab mieux vaut un sujet bien vague qui ne fera pas de vagues qu’entrer dans le vif du sujet.

    Alors pour la Nation va-t-on enfin avoir un vrai débat sur l’immigration, sur la laïcité, sur la solidarité, sur la sécurité, sur la politique extérieure ?

    Toutes questions qui font également le « vivre ensemble » et pour lesquelles il est grand temps que le PS ait des réponses claires et efficaces au-delà de la posture boboisante habituelle.

    Je rappelle à toutes fins utiles que notre président de 2007 s’est emparé de ces sujets de manière particulièrement efficace, au moins électoralement parlant.

  8. Damien dit :

    Nous avons certainement tous notre « vision personnelle » de ce concept.

    Pour sa part, le Larousse nous donne deux définitions:
    - une, sibylline, n’ayant d’intérêt que celui de nous dire qu’à ce niveau, on pourrait tous écrire un dictionnaire : « Entité abstraite, collective et indivisible, distincte des individus qui la composent et titulaire de la souveraineté ».
    - une autre plus subtile : « Ensemble des êtres humains vivant dans un même territoire, ayant une communauté d’origine, d’histoire, de culture, de traditions, parfois de langue, et constituant une communauté politique ».

    Alors là … si on commence à s’interroger sur les critères à partir desquels on peut établir qu’il y a « communauté d’origine, d’histoire, de culture, de traditions, [et] parfois de langue », nous avons une jolie après-midi de novembre en perspective …
    Est-ce à cette question que tu vouais nous amener ? ;-)

  9. momo dit :

    partis de la republique,ils furent si nombreux qu ils se diviserent pour parvenir a la Nation. c est la gauche tout crache. jeudi 2 mai 2002 le Monde dans « guerre et plaies »

  10. bg dit :

    Et si la Nation, dans un glissement inattendu, n’était seulement réduite qu’à une communauté d’intérêts ?
    Aux origines, il s’agissait d’une notion forte qui supposait une appartenance à un territoire bordé par des frontières ; sans doute, inconsciemment se reconnaissait-on Français par opposition à l’autre, l’inconnu, souvent l’ennemi.
    En cette époque mondialisée et pour nous ouverte sur l’Europe, ce sentiment de faire partie d’une communauté unique s’est vraisemblablement diluée. Il n’y a guère que dans les événements sportifs, football et autres rugby ou basket, que le peuple vibre à l’unisson, porté par la fierté de la réussite de ses héros. C’est malheureusement fugace !
    En termes politiques, il m’apparaît que ne subsistent chez la grande majorité de nos concitoyens que l’idée vague que nous vivons sur un territoire aux limites de plus en plus indistinctes qui nous ouvre des droits communs et dont on use comme de bons consommateurs.

  11. scorff dit :

    Le socialisme n’est-il pas le dépassement de la nation?

    H. Vedrine pense que sans états-nations forts il n’y a pas d’Europe forte. Et l’inverse alors?

    Bon courage JJ…

  12. A brut, sans lire les autres commentaires, je dirais que la nation vit comme tu le dis, change, se transforme évolue, comme sa définition, avec ce qui la fait vivre. La population et leur histoire, la vie su un territoire donné, un moment donné. Aujourd’hui, la nation, pour moi, serait plus à l’échelle de l’Europe, ou tout du moins elle évolue vers cette échelle. D’autant que notre histoire a souffert de certaine définition de la nation, d’où une certaine méfiance de ce terme à gauche, et aussi à droite. La nation ne doit pas se limiter à un drapeau et à un hymne, ni même à une langue…
    C’est une question très intéressante à travailler politiquement et philosophiquement. Dommage que cela mobilise si peu dans ta commission. Pour Razzye, il devait être occupé à essayé de se faire connaitre à Orly pour les municipales… Dommage pourtant lui qui n’arretait pas de critiquer le parti sur le manque de débat de fond en interne…maintenant qu’il y en a il n’est plus interessé.

    A bientôt Jean-Jacques, et bon courage.

    yves

  13. emmanuel dit :

    à l’origine la nation était pourtant une idée de gauche : le plébiscite de tous les jours.

    la nation, avenir de l’europe ?

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