Pour l’Europe, deux ans de sur-place institutionnel s’achèvent. Le traité de Lisbonne enterre le projet de traité constitutionnel de 2005.
La realpolitik de quelques-uns et la culture des « petits pas » et des « ambiguïtés constructives », si propres à Bruxelles, se sont alliées pour donner naissance à un traité nullement simplifié, mais qui n’est pas sans mérite.
Le premier est son réalisme, y compris dans la modestie de son ambition. Il permet à l’« Europe machine » de fonctionner. Il fixe de nouvelles règles pour une Europe à 27. Sa fonction de « mode d’emploi » est remplie : le nouveau système du vote à la majorité est acquis, le champ de la majorité qualifié est étendu, la règle de composition de la Commission colle mieux aux exigences d’efficacité, les Parlements nationaux se voient reconnaître un « droit de saisine » de la Commission sur certains textes.
Son autre mérite est à chercher dans les dispositions – timides certes, mais réelles – visant à incarner d’avantage l’Europe : un président du Conseil européen élu pour deux ans et demi, et un haut représentant pour la Politique étrangère et la Sécurité devenant vice-président de la Commission.
Mais ces avancées, qui sauvent les meubles et seulement les meubles, sont à mettre en regard de tout ce que ce traité n’apporte pas à l’Europe, c’est-à-dire les réponses aux seules questions qui vaillent : avec qui (question de son identité), pourquoi (question de sa ou de ses missions), et seulement après, comment (question de son organisation) l’Europe doit-elle se constituer ?
Il n’en reste pas moins qu’à mes yeux, le PS doit dire « oui ». Et je suis heureux que des voix commencent à le dire. Pierre Moscovici et Bernard Poignant dans Le Monde de ce jour après Ségolène Royal dans Libération lundi.
Ma petite voix aussi ,je suis pour la signature de ce mini-traité. Il est temps pour un Petit Breton ,d’élargir son horizon , en écartant cette tour eiffel qui bouche de temps en temps ma vue!
Je vais dire oui sans enthousiasme mais avant j’aimerai bien le lire. Tout à fait d’accord avec ton analyse; je regrette l’abandon de symboles comme l’hymne et le drapeau, entre autres.
P.S : Bravo pour ton blog, le seul blog politique que je connaisse garanti à 100% sans langue de bois. Continue !!
Le parti contre le peuple et même contre les peuples !!!!
C’est reparti.
Ca va mal finir je vous le prédis …
Réaction de JJU :
Etonnante réaction, immédiatement la quasi injure… Le sujet mérite mieux que l’anathème ou la menace non ? Ou alors, je ne comprends plus à quoi sert le PS.
A JJU,
Parce qu’on en a discuté du traité ? Ou et quand ???
Dans les sections ?
Première nouvelle.
Il y aura un vote des militants ?
Tu refuses le vote du peuple Français ?
Le recours au référendum ou le vote direct des militants, au sein du PS, est indiscutablement un acte démocratique fort. Je suis d’accord avec toi TAMTAM.
Mais ratifier un traité par la voie parlementaire n’est pas moins démocratique. Il faut sortir de cette conception finalement très française, qui fait de la démocrate directe la seule voie de modernisation du débat démocratique. Quelle vision as-tu de la démocratie représentative cher TAMTAM ? Le choix que feront les députés élus en juin 2007 n’a t-il d’ores et déjà aucune validité démocratique à tes yeux ? Ces élus ont dû précisément, durant leurs campagnes électorales, prendre position sur l’Europe, expliquer leurs positions.
Il faut arrêter avec une vision étroite de la démocratie. Le Parlement est parfois le lieu du débat démocratique le mieux adapté. Poser la question sur le mode OUI/NON sur un texte qui compte 267 amendements au Traité de Nice te semble t-elle susceptible d’ouvrir un vrai débat ?
Les élus sont légitimes. Ils peuvent trancher cette question sans que l’on crie « à l’Europe qui se fait dans le dos des peuples ». C’est précisément les peuples qui élisent leurs représentants. Ce sont ces mêmes électeurs qui par la suite peuvent à tout moment demander des comptes à leurs élus.
Mon cher Européen !
J’ai de la démocratie une vision très claire surtout quand il s’agit de faire passer par la fenêtre ce que l’on n’a pu faire entrer par la porte.
Ce n’est ni plus ni moins que revenir sur un vote clair des Français et pire encore sur la parole donnée.
C’est une nouvelle preuve que même dans ce parti tout se décide de haut en bas et rarement le contraire.
Passez bon peuple on vous expliquera plus tard …
Si être européen c’est être un béni oui-oui qui préfère une petite avancée ( ou d’ailleurs ? ) à de graves atteintes au plan social, alors NON je ne suis pas de votre Europe !!!
Je veux une véritable Europe de progrès et pas une simple zone de libre échange néo-libérale, je ne veux pas de votre Europe de la peur et du désenchantement.
Il serait sage que le PS se prononce clairement sur ce texte.
Ensuite, il serait souhaitable que la discipline joue, à savoir, qu’une fois la ligne du PS définie, personne ne devrait se prévaloir de son appartenance au parti et militer pour une autre position, sous peine d’exclusion.
Les conséquences des confusions de 2005 devraient être prises au sérieux par le PS ou alors il va mourir.
Pour ce qui est de la clarification du dossier, j’ai trouvé excellent, l’article de Mosco et de Poignant
Le PS doit se prononcer en tout premier lieu sur la question du référendum !!!!
Et il est du ressort de TOUS les socialistes de le demander ABSOLUMENT !!!!
Qu l’on soit pour le oui ou pour le non !
Dans le cas contraire il s’agirait d’un déni de la parole donnée tout simplement.
La question du texte ne vient qu’en seconde position et il serait sage que le PS organise un vrai débat sur le sujet.
Débat qui ne peut et qui ne doit avoir lieu que dans le cadre de la préparation du prochain congrès.
Je ne vois pas de légitimité à l’actuelle direction vilipendée à qui mieux mieux depuis la défaite.
Il va sans dire également et ce d’un strict point de vue tactique, qu’une petite claque à notre président, revigorerait d’autant les candidats socialistes aux municipales, menacés qu’ils vont être par « l’ouverture ».
Besson Jouyet Bockel s’y emploient très intensivement que ce soit auprès de socialistes ou de partisans du modem.
Quant à la mort du PS je vous invite à lire les articles de Libération :
http://www.liberation.fr/actualite/monde/287502.FR.php
Et de Ouest France de ce jour qui traite du SPD.
je crains qu’en validant le processus de ratification en l’état, on finisse par donner une occasion en or à la gauche du « non » .Avec un débat interne , ce serait encore pire .Décidément ce traité européen est un poison pour nous depuis 2004 , et rien ne permet d’affirmer aujourd’hui que la gauche a dépassé le oui-non . La construction d’une alternative semble tellement lointaine …
Pour alain,
>> et rien ne permet d’affirmer aujourd’hui que la gauche a dépassé le oui-non
En effet, vu comment tu commences :
>> on finisse par donner une occasion en or à la gauche du “non”
Commençons par mettre une bonne baffe à Sarko, expliquons-nous ensuite.
je trouve que c’est un mot d’ordre bien réducteur , meme s’il est vrai que l’ on se construit mieux dans l’opposition que dans l’ouverture …
Les esprits simples n’ont que de simples raisonnements.
Mais c’est sur que si le PS ne veut pas se construire dans l’opposition il n’y a plus qu’à rejoindre Besson, Jouyet, Kouchner …
Et je ne parle pas des missionnés …
Mais finalement pourquoi pas, ouvrons grandes les portes aux déçus de l’UMP