J’étais hier après midi l’invité du GENEPI qui rassemblait ses 14 groupes de la région Grand Ouest à Rennes.
Le Groupe Etudiant National d’Enseignement aux Personnes Incarcérées est une association vieille de 30 ans, qui regroupe 230 étudiants dans la région qui interviennent chaque semaine dans les établissements pénitentiaires de St Brieuc, Laval, Alençon, Caen, le Mans… Ainsi à Brest, ils sont 33 à venir agir au sein de la Maison d’Arrêt.
Leur coordinateur régional, Youen Henaff m’avait convié pour évoquer le « contrôleur général des lieux de privation de liberté ». J’ai découvert une fantastique association, active, efficace, sérieuse. Un vrai moment de plaisir.
Les 250 personnes présentes ont confronté leurs visions du monde carcéral, décrits les injustices qu’ils observent, salué les progrès qu’ils remarquent. Ils se sont formés, se sont interrogés… pour logiquement en venir à affirmer l’engagement dans leur l’association. En trois heures, j’ai beaucoup appris et ils m’ont impressionné par leur connaissance du milieu et leur sens des responsabilités.
J’ai pu apprendre que chaque année le GENEPI accueille de nouveaux étudiants qui font avancer ses actions et ses idées et transmettent année après année le même enthousiasme et le même sérieux à d’autres étudiants et permettent ainsi de renouveler constamment l’énergie d’un engagement bénévole. Ils ont d’ailleurs un tel succès qu’ils sont contraints de refuser des candidatures car ils n’ont pas de quoi les utiliser dans les prisons…
Pas beaucoup de commentaire, dommage. Voilà pourtant des jeunes qui font un travail remarquable, qui travaille plus pour ne pas gagner plus, mais l’essentiel n’est pas là.
C’est avec des gens comme cela que la société se transforme le plus, dans le tréfond de son être, là, il n’y a pas de marchandisation, d’enjeu, sauf à donner à l’humanité un espoir de vivre.
Il me semble important , que des jeunes étudiants s’intéressent aux personnes en détentions , car c’est dans ces lieux que nous retrouvons le plus , « la rupture , le déséquilibre sociale ». Dans ce monde ou se mélange des « innocents » et des « criminels » ou la justice républicaine crée de nouvelles injustices ,par l’enfermement d’innocent ,par la non-prise en charge du détenus dans sa globalité (santé mental etc..), la main tendue de jeunes intellectuels est a saluer! Car si la peine de prison est mérité quand la vérité de la culpabilité est démontré , elle ne doit pas servir uniquement à défendre l’ordre publique , mais aussi à restaurer une relation entre le coupable d’un crime et la société. Cette restauration passe par la réinsertion , il faut du temps et des moyens, sans jamais oublier la dignité des personnes atteintes par l’acte criminel ! Mais une société qui entasse des hommes « blessés quelque-part » dans des conditions de vie comme souvent décrites , est-elle une société basé sur le respect de la dignité humaine? Oui Jean-Jacques cette association est à encourager et à saluer, elle n’est pas la seule . Et je ne peux pas laisser passer l’occasion de parler des détenus français de l’association « l’arche de Noé » qui eux ont des conditions de détentions meilleurs que le prisonnier tchadien , et heureusement car avec la chaleur l’enfermement devient infernal. Nicolas Sarkosy veut aller les chercher , il serait mieux inspirer de mettre en œuvre un plan marshal de rénovation -construction du parc pénitencier français, car avec sa politique du non-respect de l’homme dans sa globalité il creuse encore l’écart entre français! Là ou il faut étudier les cas pour établir au plus vite « la vérité » donc ou il faut des hommes et des moyens , Madame le Ministre de la justice enlève des moyens , belle mentalité!
Merci pour l’hommage!
Merci d’être venu nous éclairer sur le contrôle extérieur des lieux de privation de libérté, votre intervention a beaucoup intéressé.
Pour répondre à Jacques Canevet, il faut certes faire énormément de choses à l’heure actuelle pour les prisons, en particulier rénover la plupart des établissements mais ça ne sert à rien de construire de nouvelles prisons, la surpopulation est un phénomène endémique.
Il faut aujourd’hui réfléchir au sens de la peine, est-ce que la prison est quelque chose d’utile pour toutes les personnes incarcérées, l’instauration des peines plancher en France rend des situations abérante comme vous pouvez le lire dans les journaux. La solution n’est donc pas de construire plus, pour remplir plus. D’autant plus que les nouveaux établissements sont déshumanisants au possible (pour des raisons budgétaires, il y a moins de surveillants et donc moins de contacts humains ce qui engendre davantage de tensions)
La vrai solution serait surement de garder le même parc pénitentiaire (50 700 places au 1er octobre) et de diminuer le nombre de personnes incarcérées ( passer de 61 000 à 40 000 devrait être un objectif à atteindre)
Il ne faut pas pour autant arréter de sanctionner, chaque acte de délinquance doit avoir une réponse juste, appropriée, tournée vers l’avenir et qui permet à la personne mis en cause de comprendre la sanction.
Le constat que font la grande majorité des génépistes est qu’effectivement la peine carcérale n’est pas toujours adaptée aux personnes incarcérées et l’objectif d’utiliser le moins possible cette peine devrait toujours être recherché. On pourrait d’abord éviter les courtes peines d’incarcération qui n’ont aucun sens (en moins d’un an en prison, si on a le temps de casser psychologiquement et socialement un individu, on ne peut pour lui bâtir aucun projet) et aussi d’éviter le recours à de trop longues peines qui peuvent sembler interminable ou incompréhensibles, car la prison ce n’est pas une vie, on ne peut pas envisager qqsoit la gravité de l’acte considéré qu’une personne passe une trop grande partie de sa vie à ne rien y faire, sans pouvoir penser sa réinsertion, son retour à la société qui est extrèmement difficile quand de très longues année d’enfermement l’ont complètement infantilisé.
Autrement, merci pour l’hommage! ça fait plaisir de voir que des gens nous soutiennent. Merci à M Urvoas de nous avoir fait partager son expérience samedi 3 nov ce fut enrichissant pour tous les génépistes qui ont pu assister à votre intervention.